Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, procédera vendredi à un remaniement ministériel «important» sur fond de crise politique après le départ surprise de la numéro 2 de son gouvernement, ont indiqué jeudi des sources gouvernementales à l’AFP.
Ce remaniement intervient dans un contexte de tensions internes et de pressions externes, notamment en raison de la démission de la vice-Première ministre Chrystia Freeland. Cette dernière a quitté ses fonctions en raison de divergences sur la façon de gérer la guerre économique qui se profile avec les États-Unis, le président élu Donald Trump ayant menacé d’imposer des droits de douane de 25% avec ses voisins.
Un remaniement ministériel majeur en perspective
Les raisons derrière le remaniement
Depuis l’été, neuf ministres ont quitté le cabinet ou ont annoncé ne pas vouloir se présenter aux prochaines élections fédérales. Cette instabilité au sein du gouvernement a mis Justin Trudeau sous pression, alors qu'il fait face à des voix dissidentes de plus en plus fortes et nombreuses dans ses propres rangs.
La démission de Chrystia Freeland a particulièrement ébranlé le gouvernement. Freeland, qui était également ministre des Finances, a été remplacée cette semaine par Dominic LeBlanc, un allié proche du premier ministre. LeBlanc a assuré jeudi devant les journalistes que Justin Trudeau avait «le plein soutien du cabinet» pour rester en poste.
Les changements attendus
Les changements apportés à l’équipe ministérielle pourraient concerner une douzaine de ministères sur 35, ont précisé des sources gouvernementales. Ce remaniement vise à renforcer la cohésion au sein du gouvernement et à préparer le terrain pour les prochaines élections fédérales.
Justin Trudeau, qui a annoncé son intention de se représenter dans les mois qui viennent, est crédité dans les sondages de plus de 20 points de retard sur son rival conservateur Pierre Poilievre. Les prochaines législatives doivent avoir lieu au plus tard le 20 octobre 2025, mais beaucoup d’analystes estiment que le gouvernement a peu de chances de tenir jusque-là, ce qui déclencherait des élections anticipées.
Les défis à venir
Le remaniement ministériel intervient à un moment crucial pour le Canada, alors que le pays fait face à plusieurs défis économiques et politiques. La menace de droits de douane de 25% imposés par les États-Unis pourrait avoir des répercussions majeures sur l’économie canadienne. En outre, les tensions internes au sein du gouvernement et les dissensions au sein du parti libéral ajoutent à la complexité de la situation.
Justin Trudeau devra naviguer ces eaux tumultueuses avec une équipe ministérielle renouvelée et renforcée. Le remaniement de vendredi sera un test crucial pour sa capacité à maintenir la cohésion au sein de son gouvernement et à regagner la confiance des électeurs avant les prochaines élections.
Les réactions et les perspectives
Les réactions au remaniement ministériel sont attendues avec impatience par les observateurs politiques et les citoyens canadiens. Certains analystes estiment que ce remaniement pourrait être une opportunité pour Justin Trudeau de redynamiser son gouvernement et de répondre aux défis actuels. D'autres, cependant, craignent que cela ne soit qu'un palliatif temporaire face à des problèmes plus profonds.
Quoi qu'il en soit, le remaniement ministériel de vendredi sera un moment clé pour l'avenir politique de Justin Trudeau et du Canada. Les prochains mois seront déterminants pour évaluer l'impact de ces changements et leur capacité à stabiliser le gouvernement en vue des élections à venir.
