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Mary Jane Veloso, condamnée à mort, rapatriée aux Philippines pour Noël


La Philippine de 39 ans, mère de deux enfants, a été libérée après 13 ans en Indonésie pour trafic de drogue. Un accord diplomatique a permis son rapatriement.

Mary Jane Veloso, condamnée à mort, rapatriée aux Philippines pour Noël

Le sort de la Philippine de 39 ans, mère de deux enfants, avait largement ému ses compatriotes et les autorités de Manille, qui sont parvenues à la sauver et à la rapatrier.

Une Philippine condamnée à mort en Indonésie pour trafic de drogue, une affaire à rebondissements qui avait bouleversé ses compatriotes, a été remise aux autorités de son pays mardi à Jakarta d’où un avion devait la rapatrier dans la soirée, à temps pour Noël, a constaté un journaliste. Mary Jane Veloso, 39 ans, mère de deux enfants, avait été arrêtée en 2010 en Indonésie alors qu’elle transportait dans sa valise 2,6 kilos d’héroïne.

Un rapatriement inespéré pour Noël

Un accord diplomatique salvateur

Deux jours après le rapatriement de cinq Australiens, qui purgeaient de lourdes peines pour trafic de drogue et emprisonnés 19 ans en Indonésie, elle a bénéficié d’un accord conclu entre son pays et l’Indonésie du nouveau président Prabowo Subianto.

Le pays compte au moins 530 condamnés dans le couloir de la mort, selon l’association de défense des droits Kontras, citant des données officielles, parmi lesquels 96 étrangers, dont le Français Serge Atlaoui, 60 ans, emprisonné depuis 2005 et pour qui la France est en pourparlers.

Les émotions d'une libération

Mary Jane Veloso a exprimé ses sentiments lors d’un point presse à l’aéroport international de Jakarta, avant d’être remise aux autorités philippines. «Je suis très heureuse aujourd’hui mais pour être honnête, également un peu triste car l’Indonésie est ma seconde famille», a-t-elle déclaré. Elle a ensuite entonné l’hymne indonésien.

«J’espère que vous allez tous prier pour moi, je dois être forte», a-t-elle ajouté. Avant de s’adresser aux médias, elle a passé un appel vidéo avec ses enfants et ses parents, et fondu en larmes. «Je dois rentrer à la maison, car j’y ai ma famille, mes enfants qui m’attendent», a-t-elle ajouté, disant espérer fêter Noël avec eux. «C’est une nouvelle vie qui commence pour moi, un nouveau départ aux Philippines», a-t-elle dit.

Une condamnation contestée

Sa condamnation avait déclenché un tollé aux Philippines, sa famille et ses partisans affirmant qu’elle était innocente et qu’elle avait été la victime d’un réseau international de trafic de drogue. Fin novembre, le président philippin Ferdinand Marcos Jr. avait annoncé que son homologue indonésien Prabowo Subianto avait donné son accord de principe au rapatriement de Mme Veloso.

«C’est un miracle parce que, honnêtement, même maintenant, cela ressemble toujours à un rêve», confiait vendredi dernier Mary Jane Veloso depuis sa prison pour femmes de Yogyakarta, sur l’île de Java.

Un sursis de dernière minute en 2015

En 2015, son gouvernement avait obtenu un sursis de dernière minute pour éviter son exécution, après l’arrestation d’une femme soupçonnée de l’avoir recrutée et qui a été jugée pour trafic d’être humains.

Pays majoritairement musulman, l’Indonésie est l’un des pays où la législation antidrogue est l’une des plus sévères du monde.

Le précédent australien

La semaine dernière, l’Australie a obtenu le rapatriement de cinq ressortissants emprisonnés pendant 19 ans pour trafic de drogue en Indonésie, dans l’affaire dite des «Neuf de Bali». Deux d’entre eux, Andrew Chan et Myuran Sukumaran, considérés comme les chefs de la bande, avaient été exécutés en 2015 en dépit des requêtes de l’Australie.