Les assureurs maladie en Suisse estiment que le remboursement des psychothérapies est trop élevé et souhaitent réduire le tarif applicable. Actuellement, le tarif pour une heure de psychothérapie remboursée par l'assurance de base est de 155 francs. Cependant, les assureurs proposent de plafonner ce montant à 140 francs, comme le rapporte le journal «Tages-Anzeiger» ce mardi.
Les caisses maladie ont déjà déposé des demandes en ce sens dans «presque tous les cantons», selon le journal alémanique. Le canton de Glaris a même déjà pris des mesures cette semaine pour réduire le coût de ces prestations, suscitant des inquiétudes au sein de la profession quant à une possible généralisation de cette décision. Certains cantons envisagent même de descendre encore plus bas, à 133 francs de l'heure.
Les enjeux financiers et les réactions des professionnels
Coûts supplémentaires pour les assureurs
Depuis 2022, les séances de psychothérapie prescrites par un médecin ou un psychiatre peuvent être remboursées par l'assurance de base. Selon la faîtière des assurances maladie, Santésuisse, ce changement a entraîné des coûts supplémentaires de 350 millions de francs à la charge de l'assurance de base.
Réactions de la Fédération suisse des psychologues
La Fédération suisse des psychologues (FSP) exprime son incompréhension face à la pression exercée par les assureurs, d'autant plus que des négociations sur un nouveau cadre tarifaire sont en cours et doivent être présentées au Conseil fédéral ce printemps. La FSP craint que cette initiative des assureurs ne menace l'ensemble du système de remboursement des psychothérapies par l'assurance de base.
Conséquences potentielles pour les patients
La FSP met en garde contre les conséquences d'un tarif trop bas pour les psychothérapies. Selon l'organisation, un tarif insuffisant pourrait inciter certains thérapeutes à ne prendre que les patients ayant souscrit une assurance complémentaire, ce qui leur garantirait de meilleurs revenus. Cela pourrait créer une inégalité d'accès aux soins, les patients sans assurance complémentaire étant potentiellement exclus des services de psychothérapie remboursés.
En conclusion, la décision des assureurs maladie de réduire le tarif de remboursement des psychothérapies soulève des questions importantes sur l'accessibilité et la qualité des soins en Suisse. Les négociations en cours et les réactions des professionnels de la santé seront cruciales pour déterminer l'avenir de ce système de remboursement.