Ce vendredi 5 décembre à 18 heures, heure suisse, la Suisse découvrira ses adversaires pour la phase de poules de la Coupe du monde 2026. Un moment crucial qui se déroulera à Washington, en présence du président américain Donald Trump, et qui sera diffusé en direct sur la RTS. Pour Murat Yakin et ses joueurs, classés 17e au classement FIFA et placés dans le chapeau 2, l'incertitude plane sur la difficulté du parcours qui les attend lors de ce Mondial qui se tiendra du 11 juin au 19 juillet.
Avec 42 nations déjà qualifiées et 6 places encore à pourvoir via les barrages continentaux prévus les 26 et 31 mars, la Nati se prépare à connaître son destin. Entre l'espoir d'un tirage clément et la crainte d'affronter les géants du football mondial, l'équipe suisse navigue entre optimisme et appréhension. Analysons les scénarios les plus favorables et les plus redoutables pour la sélection helvétique.
Les différents scénarios possibles pour la Suisse
Le tirage idéal : Canada, Qatar et Nouvelle-Calédonie
Dans la configuration la plus favorable, la Suisse hériterait du Canada parmi les têtes de série du chapeau 1. Si les trois pays hôtes - Mexique, Canada et États-Unis - apparaissent globalement plus abordables que les grandes puissances européennes et sud-américaines, le Canada se distingue comme l'adversaire le plus prenable. Leur expérience limitée dans la compétition, avec seulement deux participations en 1986 et 2022 soldées par des éliminations au premier tour sans aucune victoire, plaide en faveur de la Suisse.
Les "Rouges" canadiens manquent cruellement d'individualités dominantes au-delà d'Alphonso Davies et Jonathan David. Le Mexique, malgré ses huit participations consécutives à la Coupe du monde, a montré des faiblesses cette année avec un bilan mitigé hors de sa confédération, incluant une défaite contre la Suisse en juin. Quant aux États-Unis, bien que l'équipe de Mauricio Pochettino regorge de talent, elle a également subi une correction sévère face à la Nati (0-4) lors de la même tournée.
Dans le chapeau 3, l'Ouzbékistan et le Qatar représentent les adversaires les moins armés sur le papier. L'Ouzbékistan, dirigé par le champion du monde 2006 Fabio Cannavaro, peut s'appuyer sur Abdukodir Khusanov de Manchester City et Eldor Shomurodov, prêté par l'AS Rome. Cependant, le Qatar, hôte de la précédente Coupe du monde, ne dispose que de joueurs évoluant dans le championnat local, dont le niveau reste limité, ce qui en fait potentiellement l'adversaire le plus accessible.
Concernant le quatrième adversaire, la règle de la FIFA interdisant deux représentants d'une même confédération dans le même groupe (à l'exception de l'UEFA) joue en faveur de la Suisse. En cas d'affrontement avec le Canada, la Nati ne pourrait pas hériter de Curaçao, Haïti ou la Nouvelle-Zélande. La victime idéale serait alors la Nouvelle-Calédonie, 149e nation mondiale, si elle parvenait à réaliser l'exploit de se qualifier via les barrages.
Le scénario cauchemar : Argentine, Côte d'Ivoire et Italie
À l'opposé du spectre, le pire tirage imaginable pour la Suisse inclurait l'Argentine, championne du monde en titre. L'Albiceleste continue d'afficher une forme éclatante en 2025 avec un bilan impressionnant de 7 victoires, 1 nul et 1 défaite. Toujours aussi confiante dans ses principes de jeu et disposant d'un groupe clairement hiérarchisé, l'Argentine s'impose comme l'épouvantail absolu à éviter pour toutes les équipes du chapeau 2.
Au-delà de l'Argentine, plusieurs autres géants du football mondial représentent des obstacles majeurs. La France, l'Espagne, l'Angleterre, le Portugal et les Pays-Bas, tous en excellente forme, constituent des adversaires redoutables. L'Allemagne, le Brésil et la Belgique, bien que soulevant davantage d'interrogations sur leur niveau actuel, restent des formations de très haut niveau qu'il vaudrait mieux éviter.
Dans le chapeau 3, la Côte d'Ivoire représente le danger principal. Les champions d'Afrique n'ont connu aucune difficulté pour obtenir leur qualification et s'appuient sur un groupe homogène en qualité. Leur motivation sera décuplée par l'objectif de franchir pour la première fois de leur histoire la phase de poules, un défi à leur portée compte tenu du nouveau format qui qualifie 32 des 48 équipes participantes pour le deuxième tour.
La Norvège constitue également une menace sérieuse. Portée par un Erling Haaland en état de grâce avec 17 buts en 9 matches, la sélection scandinave n'a enregistré aucune défaite cette année. L'Égypte, l'Algérie, la Tunisie et l'Écosse figurent aussi parmi les adversaires à éviter dans l'idéal.
La menace italienne via les barrages
L'inquiétude majeure concernant le quatrième adversaire porte essentiellement sur les barragistes européens, et plus particulièrement sur l'Italie. La Squadra Azzurra se retrouve dans cette situation uniquement parce qu'elle a affronté une équipe norvégienne intouchable lors des éliminatoires. Absente des deux dernières Coupes du monde en 2018 et 2022, l'Italie possède suffisamment de talent et d'expérience pour retrouver l'élite mondiale et y nourrir des ambitions légitimes.
Les Italiens, quadruples champions du monde, représenteraient un adversaire de poids pour la Suisse, d'autant plus qu'ils seront animés par une soif de revanche après leurs récentes désillusions. Leur présence potentielle dans le groupe de la Nati constituerait un défi de taille et compliquerait considérablement les chances de qualification pour le deuxième tour.
Les enjeux du nouveau format de compétition
Cette édition 2026 de la Coupe du monde marque une révolution dans l'histoire de la compétition. Avec 48 équipes participantes au lieu de 32, et 32 formations qualifiées pour le deuxième tour, les chances de progression augmentent mathématiquement pour toutes les sélections. Ce nouveau format pourrait jouer en faveur de la Suisse, même en cas de tirage difficile.
La phase de poules verra s'affronter des équipes issues de différentes confédérations, créant des confrontations inédites et offrant aux nations moins exposées médiatiquement l'opportunité de se mesurer aux plus grandes. Pour la Suisse, classée dans le chapeau 2, l'objectif minimal sera de se qualifier pour les phases à élimination directe, quelle que soit la composition finale de son groupe.
Le rendez-vous de ce vendredi à Washington marquera donc le début d'une nouvelle aventure pour Murat Yakin et ses joueurs, avec l'espoir d'un parcours mémorable lors de ce Mondial nord-américain qui s'annonce historique par son ampleur et son format novateur.











