La mortalité infantile mondiale s'apprête à connaître une hausse inédite en 2025, marquant un tournant dramatique après plus de deux décennies de progrès constants. Cette régression préoccupante, dénoncée par le milliardaire philanthrope Bill Gates, résulte directement des réductions massives dans l'aide internationale au développement, mettant en péril des millions de jeunes vies à travers le monde.
Selon le dernier rapport de la Fondation Bill et Melinda Gates, 4,8 millions d'enfants pourraient décéder avant d'atteindre leur cinquième anniversaire cette année. Ce chiffre représente la première augmentation de la mortalité infantile depuis le début du XXIe siècle, effaçant ainsi des années d'efforts et d'investissements dans la santé publique mondiale.
Une situation qualifiée de "tragique" par Bill Gates
Dans un entretien accordé à l'AFP, le cofondateur de Microsoft n'a pas mâché ses mots pour qualifier la situation actuelle. Bill Gates a exprimé sa profonde inquiétude face à ce qu'il considère comme un recul historique dans la lutte contre la mortalité infantile, un combat qui semblait pourtant en voie d'être gagné il y a encore quelques années.
Le milliardaire philanthrope, qui consacre une part importante de sa fortune à des projets de santé publique dans les pays en développement, a directement pointé du doigt les coupes budgétaires occidentales dans l'aide internationale comme principale cause de cette détérioration. Ces restrictions financières compromettent gravement les programmes de vaccination, de nutrition et de soins de santé primaires qui avaient permis de sauver des millions de vies d'enfants au cours des dernières décennies.
Un retournement de tendance après vingt ans de progrès
Depuis l'an 2000, la communauté internationale avait réussi à réduire de manière spectaculaire la mortalité infantile grâce à des investissements soutenus et coordonnés. Les programmes de vaccination de masse, l'amélioration de l'accès à l'eau potable, la lutte contre la malnutrition et le renforcement des systèmes de santé avaient permis de sauver des dizaines de millions d'enfants.
Cette dynamique positive reposait largement sur l'engagement financier des pays développés, qui contribuaient massivement aux budgets des organisations internationales de santé et aux programmes bilatéraux d'aide au développement. Le rebond de la mortalité infantile en 2025 marque donc une rupture brutale avec cette trajectoire encourageante.
Les conséquences des restrictions budgétaires
Les coupes dans l'aide internationale ont des répercussions concrètes et immédiates sur le terrain. Les programmes essentiels se trouvent confrontés à des difficultés majeures :
- Réduction de la couverture vaccinale contre les maladies infantiles évitables comme la rougeole, la poliomyélite ou la diphtérie
- Diminution des stocks de médicaments essentiels dans les centres de santé des zones rurales
- Fermeture ou réduction d'activité de cliniques et de centres de nutrition dans les régions les plus vulnérables
- Arrêt de programmes de formation du personnel de santé local
- Interruption de campagnes de prévention contre le paludisme et autres maladies infectieuses
Les populations les plus vulnérables en première ligne
Ce sont les enfants des pays les plus pauvres, notamment en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, qui paient le prix le plus lourd de ces restrictions budgétaires. Ces régions, qui avaient enregistré les progrès les plus significatifs en matière de réduction de la mortalité infantile, risquent de voir leurs gains durement acquis s'évaporer rapidement.
Les familles vivant dans les zones rurales isolées, où l'accès aux soins de santé était déjà limité, se retrouvent particulièrement exposées. Sans le soutien des programmes internationaux, ces populations n'ont souvent aucune alternative pour soigner leurs enfants malades ou les protéger contre les maladies évitables.
Un appel à la mobilisation internationale
La Fondation Gates, à travers ce rapport alarmant, lance un véritable cri d'alarme à destination de la communauté internationale. Bill Gates appelle les gouvernements occidentaux à reconsidérer leurs priorités budgétaires et à maintenir leur engagement envers l'aide au développement, particulièrement dans le secteur de la santé infantile.
Le message est clair : les économies réalisées aujourd'hui par les pays riches se traduiront par des millions de vies d'enfants perdues, annulant des décennies de progrès en matière de développement humain. Cette régression aura également des conséquences à long terme sur la stabilité et le développement économique des régions concernées.
Face à cette situation critique, les organisations humanitaires et les experts en santé publique appellent à une réaction rapide et coordonnée pour inverser cette tendance tragique avant qu'il ne soit trop tard.











