Le président américain Donald Trump a annoncé mercredi soir une décision qui a surpris le monde politique : la grâce pleine et inconditionnelle de Henry Cuellar, un parlementaire démocrate du Texas inculpé pour corruption et blanchiment d'argent. Cette grâce intervient alors que l'élu faisait face à des accusations graves liées à des pots-de-vin versés par une banque mexicaine et une entreprise publique d'hydrocarbures d'Azerbaïdjan.
Dans un message publié sur son réseau social Truth Social, Donald Trump a déclaré : "J'annonce ma grâce pleine et inconditionnelle pour le bien-aimé député texan Henry Cuellar et son épouse Imelda. Henry, je ne vous connais pas, mais vous pouvez dormir tranquille ce soir, votre cauchemar est enfin terminé!" Cette décision s'accompagne d'une charge virulente contre l'ancien président Joe Biden, que Trump accuse d'avoir instrumentalisé la justice.
Les accusations de corruption contre Henry Cuellar
Élu du Texas à la Chambre des représentants depuis plus de 20 ans, Henry Cuellar était au cœur d'une affaire de corruption d'envergure internationale. Selon la justice américaine, le parlementaire aurait accepté quelque 600 000 dollars de pots-de-vin entre 2014 et 2021 pour défendre les intérêts d'entités étrangères sur le sol américain.
Au moment de son inculpation en mai 2024, le ministère de la Justice avait formulé des accusations particulièrement graves. L'élu était accusé d'"user de sa fonction pour influencer la politique étrangère des États-Unis en faveur de l'Azerbaïdjan" en échange de compensations financières substantielles.
Les activités reprochées à l'élu démocrate
Les enquêteurs avaient établi que Henry Cuellar aurait utilisé son influence politique de plusieurs manières. Il aurait notamment accepté d'influencer l'activité législative, de conseiller et de faire pression sur de hauts responsables de l'exécutif américain pour obtenir des "mesures favorables" à une banque mexicaine.
Selon le dossier d'accusation, les sommes versées auraient été blanchies via des sociétés-écrans appartenant à Imelda Cuellar, l'épouse de l'élu. Cette dernière, également inculpée dans cette affaire, a toujours nié le moindre délit et affirmé avoir agi "dans l'intérêt du peuple américain".
Le procès de Henry Cuellar devait débuter en avril 2026, mais la grâce présidentielle met définitivement fin aux poursuites judiciaires contre lui et son épouse.
Trump accuse Biden d'avoir instrumentalisé la justice
Dans son message annonçant la grâce, Donald Trump a profité de l'occasion pour lancer une attaque virulente contre son prédécesseur. Le président actuel affirme que les véritables raisons de l'inculpation de Cuellar seraient politiques plutôt que judiciaires.
"Joe le corrompu a utilisé le FBI et le ministère de la Justice pour 'éliminer' un membre de son propre parti après que le très respecté député Henry Cuellar ait courageusement dénoncé la 'catastrophe' des frontières sous Biden", a assuré Donald Trump dans sa déclaration.
Le président a poursuivi ses accusations en déclarant : "Joe le somnolent s'en est pris au député, et même à sa merveilleuse épouse, Imelda, simplement pour avoir dit la VÉRITÉ." Trump a conclu son message en affirmant que "les démocrates de la gauche radicale représentent une menace totale et complète pour la démocratie!"
Un démocrate atypique en désaccord avec son parti
Henry Cuellar n'est pas un parlementaire démocrate comme les autres. Représentant une circonscription du Texas depuis plus de deux décennies, il s'est souvent distingué par ses positions divergentes avec la ligne majoritaire de son parti sur plusieurs sujets sensibles.
L'élu texan a notamment pris des positions qui le rapprochent davantage des républicains sur des questions clés telles que :
- La politique d'immigration et la sécurité des frontières
- Le contrôle des armes à feu
- Le droit à l'avortement
Ces prises de position ont fait de lui une figure controversée au sein du Parti démocrate, mais lui ont également permis de maintenir son siège dans une région politiquement conservatrice du Texas. C'est précisément son opposition à la politique migratoire de l'administration Biden que Trump met en avant pour justifier sa grâce.
La réaction de Henry Cuellar
Suite à l'annonce de sa grâce, le parlementaire a rapidement réagi sur les réseaux sociaux. Sur son compte X (anciennement Twitter), Henry Cuellar a remercié le président Trump "d'avoir pris le temps d'examiner les faits" de son affaire.
Cette grâce permet à l'élu de retrouver sa liberté d'action politique sans l'épée de Damoclès d'un procès pénal qui aurait pu se conclure par une peine de prison et la fin de sa carrière politique.
Une pratique de grâce qui s'étend aux démocrates
Henry Cuellar n'est pas le premier démocrate à bénéficier d'une grâce présidentielle de la part de Donald Trump. En février dernier, le président avait déjà gracié Rod Blagojevich, l'ancien gouverneur de l'Illinois, cinq ans après avoir commué sa peine dans une affaire de corruption politique.
Cette stratégie de grâces accordées à des élus démocrates permet à Trump de se présenter comme un président au-dessus des clivages partisans, tout en lui offrant l'opportunité de critiquer son prédécesseur et l'establishment démocrate qu'il accuse régulièrement d'instrumentaliser la justice à des fins politiques.
L'utilisation du droit de grâce présidentiel par Trump soulève des questions sur les limites de ce pouvoir constitutionnel et sur son utilisation dans des cas où les accusations criminelles semblent étayées par des preuves substantielles. Cette décision s'inscrit dans une série de grâces controversées accordées par le président américain depuis son retour à la Maison Blanche.











