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Pete Hegseth accusé d'avoir divulgué des infos militaires sur Signal


Le ministre de la Défense aurait partagé des détails sur des frappes au Yémen dans un groupe où se trouvait un journaliste par erreur.

Pete Hegseth accusé d'avoir divulgué des infos militaires sur Signal

Une affaire embarrassante secoue le Pentagone et met en lumière les pratiques de communication du ministre américain de la Défense. Pete Hegseth est accusé d'avoir compromis la sécurité des opérations militaires américaines en divulguant des informations sensibles via l'application de messagerie Signal. Cette révélation intervient dans un contexte déjà tendu pour l'administration Trump, critiquée pour ses opérations militaires controversées.

L'enquête menée par un organe indépendant du ministère de la Défense révèle que le chef du Pentagone a partagé des détails opérationnels sur des frappes militaires au Yémen dans un groupe de discussion où se trouvait, par erreur, un journaliste américain. Cette négligence soulève de sérieuses questions sur la gestion des informations classifiées au plus haut niveau de l'appareil sécuritaire américain.

Des informations militaires sensibles divulguées sur Signal

Les conclusions de l'enquête interne sont sans appel : Pete Hegseth a mis en danger ses propres troupes en utilisant l'application Signal pour échanger sur des opérations militaires en cours. Le groupe de discussion, initialement destiné aux responsables de la sécurité nationale, contenait des messages particulièrement préoccupants du ministre de la Défense.

Dans ces échanges, Pete Hegseth a révélé l'heure précise des frappes plusieurs heures avant leur exécution, ainsi que des informations détaillées sur les équipements militaires déployés. Ces révélations auraient pu permettre aux forces adverses de se préparer et de mettre en danger les soldats américains impliqués dans l'opération.

Un journaliste ajouté par erreur au groupe

Le scandale a éclaté lorsqu'un journaliste du magazine The Atlantic a révélé avoir été ajouté par mégarde à ce groupe de discussion hautement sensible. Cette erreur a permis à un civil sans habilitation sécuritaire d'accéder à des informations opérationnelles critiques concernant les frappes contre les rebelles houthis au Yémen.

Cette révélation avait déjà provoqué l'éviction de Mike Waltz, ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, début mai. L'ampleur de la brèche sécuritaire a nécessité une enquête approfondie pour déterminer les responsabilités et l'étendue des dommages potentiels.

Une défense controversée du ministre

Malgré les conclusions accablantes de l'enquête, le porte-parole de Pete Hegseth a tenté de minimiser la gravité des faits. Sean Parnell a publié sur X un message affirmant que le rapport constituait "une exonération TOTALE" du ministre de la Défense.

Selon cette défense, l'enquête démontrerait qu'aucune information classée secret n'a été partagée. Le porte-parole a déclaré que "l'affaire est close", une position qui contraste fortement avec les préoccupations exprimées par les experts en sécurité nationale et les conclusions de l'organe indépendant du Pentagone.

Le contexte des opérations au Yémen

Les frappes en question s'inscrivaient dans une campagne militaire menée début 2025 contre les rebelles houthis au Yémen. Les États-Unis justifiaient cette intervention par la nécessité de protéger la liberté de navigation et le commerce international transitant par la mer Rouge.

Les rebelles houthis avaient en effet lancé plusieurs opérations en mer Rouge contre des navires qu'ils prétendaient liés à Israël et à ses alliés, dont les États-Unis. Ces actions étaient présentées comme un soutien aux Palestiniens de Gaza, dans le contexte du conflit suivant l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023 et la riposte militaire israélienne.

Les frappes américaines ont cessé en mai, après la conclusion d'un accord entre les États-Unis et les rebelles houthis, mettant fin temporairement aux tensions dans cette région stratégique.

D'autres controverses entourent le Pentagone

Cette affaire Signal n'est pas le seul scandale qui touche Pete Hegseth. Le ministre de la Défense fait face à une tourmente médiatique croissante concernant plusieurs opérations militaires américaines dont la légalité est contestée par les experts.

Les frappes menées dans le Pacifique et surtout dans les Caraïbes soulèvent de nombreuses questions. Présentées comme une campagne de lutte contre le narcotrafic, ces opérations n'ont pas été accompagnées de preuves établissant un lien entre les bateaux visés et les cartels de drogue.

Une opération particulièrement controversée a impliqué une seconde salve de frappes contre un navire déjà touché, tuant des survivants. Au total, cette campagne militaire a causé la mort de plus de 80 personnes, alimentant les critiques sur les méthodes employées par l'administration Trump.

Ces révélations successives fragilisent la position de Pete Hegseth à la tête du Pentagone et soulèvent des interrogations sur les pratiques de sécurité et de communication au sein de l'appareil militaire américain. La question demeure de savoir si ces incidents entraîneront des changements dans les protocoles de sécurité ou des conséquences pour les responsables impliqués.