Le président américain Donald Trump, qui avait fait de la vigueur physique de son prédécesseur Joe Biden un argument de campagne récurrent, se retrouve désormais confronté aux mêmes interrogations. Lors d'un conseil des ministres organisé mardi et ouvert à la presse, le républicain de 79 ans a été filmé les yeux fermés à plusieurs reprises, relançant le débat sur la santé du plus âgé des présidents américains à avoir prêté serment.
Cette séquence embarrassante intervient alors que Donald Trump lui-même continuait, quelques minutes avant l'incident, de moquer les journalistes qui s'inquiétaient de sa forme physique. L'ironie de la situation n'a pas échappé aux médias américains et aux animateurs de talk-shows, qui ont largement commenté ces images.
Un président surpris en train de somnoler pendant une réunion officielle
Durant ce conseil des ministres marathon qui a duré trois heures, les caméras ont capturé Donald Trump fermant les yeux pendant de longues secondes. Le président apparaissait avec les paupières lourdes, rouvrant brièvement les yeux entre deux compliments de ses ministres, avant de les refermer à nouveau. Ces images ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux et dans les médias, provoquant une vague de commentaires et de comparaisons avec Joe Biden.
La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a rapidement réagi en défendant le président. Dans un communiqué transmis à l'AFP mercredi, elle a affirmé que "le président Trump écoutait attentivement et a mené ce conseil des ministres marathon pendant l'entièreté des trois heures". Cette défense rappelle étrangement les justifications fournies par l'équipe de Joe Biden lorsque ce dernier était confronté à des situations similaires.
Les moqueries préventives de Trump se retournent contre lui
Au début de la réunion, Donald Trump avait anticipé les critiques en s'adressant directement aux journalistes présents. "Vous trouvez toujours quelque chose de nouveau, du genre 'est-il en bonne santé? Biden était super, mais est-ce que Trump est en bonne santé?'", avait-il lancé, qualifiant les reporters de "dingues". Le président avait même assuré être "plus vif" qu'il y a 25 ans, promettant d'informer lui-même le public si quelque chose n'allait pas.
Cette assurance affichée contraste fortement avec les images diffusées quelques minutes plus tard. L'incident n'est d'ailleurs pas isolé : le mois dernier, lors d'un événement dans le Bureau ovale également ouvert à la presse, Donald Trump avait déjà semblé au bord de l'assoupissement, profondément enfoncé dans son fauteuil.
Une réduction d'activité qui alimente les spéculations
Les questions sur la santé du milliardaire républicain, qui fêtera ses 80 ans en juin prochain, se sont intensifiées fin novembre après la publication d'un article du New York Times. Ce dernier révélait une forte réduction des événements publics, des déplacements dans le pays et des heures de travail du président comparé aux dix premiers mois de son premier mandat en 2017.
Donald Trump s'était alors emporté contre ce qu'il qualifiait d'"article à charge". Sa porte-parole avait contre-attaqué en brandissant lors d'une conférence de presse des articles passés du même journal, accusé d'avoir minimisé les problèmes de santé de Joe Biden pendant son mandat. Cette stratégie défensive témoigne de la sensibilité du sujet au sein de l'administration républicaine.
La colère de la Maison Blanche contre les médias
L'équipe de Donald Trump considère qu'il existe une volonté généralisée des médias d'avoir étouffé toute remise en question des capacités physiques et cognitives du président démocrate, qui a quitté le pouvoir à 82 ans. Cette perception alimente la frustration au sein de la Maison Blanche, qui estime faire l'objet d'un traitement médiatique différent et plus sévère.
Les animateurs de talk-shows à la télévision américaine n'ont pas manqué de saisir l'occasion pour railler le président. Jimmy Kimmel, l'un de ses détracteurs de longue date sur ABC, a notamment diffusé les images du président les yeux clos lors du conseil des ministres. "Rappelle-nous à quel point Joe est endormi, veux-tu?", a lancé l'animateur d'un ton moqueur, soulignant l'ironie de la situation.
Des examens médicaux sous surveillance
Après des questions persistantes sur la raison pour laquelle il avait passé une IRM à l'hôpital en octobre, le médecin officiel de Donald Trump a finalement communiqué cette semaine que l'examen était "préventif". Selon ce rapport médical, l'IRM aurait démontré une "excellente" santé cardiovasculaire du président.
Cette communication tardive n'a cependant pas suffi à apaiser les interrogations. Le contraste entre le surnom de "Joe-l'endormi" (Sleepy Joe) utilisé par Trump pour moquer son prédécesseur et les images du président républicain somnolent en conseil des ministres illustre le retournement de situation auquel fait face l'administration actuelle.
À 79 ans, Donald Trump reste le président le plus âgé à avoir prêté serment dans l'histoire des États-Unis, un record qu'il avait lui-même utilisé contre Joe Biden. La question de la capacité des dirigeants âgés à assumer les fonctions présidentielles continue donc d'alimenter le débat public américain, indépendamment des affiliations politiques.
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