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Laura Villars poursuit son combat judiciaire contre la FIA


La pilote vaudoise conteste les irrégularités électorales devant la justice française. Un procès au fond prévu en février 2026 pourrait invalider la réélection de Ben Sulayem.

Laura Villars poursuit son combat judiciaire contre la FIA

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Laura Villars, jeune pilote vaudoise de 28 ans, poursuit son combat judiciaire contre la Fédération internationale de l'automobile (FIA) malgré un premier revers devant le juge des référés du Tribunal judiciaire de Paris. Candidate à la présidence de l'institution, elle dénonce des irrégularités électorales qui l'ont empêchée de se présenter à l'élection du 12 décembre prochain.

Bien que le juge ait refusé de suspendre le scrutin, permettant ainsi la réélection de Mohammed Ben Sulayem, président sortant émirati, l'affaire est loin d'être close. Un procès au fond est prévu pour février 2026, une procédure qui pourrait remettre en cause la légitimité de toute l'élection et bouleverser la gouvernance de la FIA.

Un parcours semé d'embûches pour la candidate vaudoise

Lorsque Laura Villars s'est lancée dans la course à la présidence de la FIA en septembre dernier, elle ne s'attendait pas à devoir affronter autant d'obstacles administratifs. Pilote engagée cette saison dans le championnat LMP4 Ligier European Serie, la jeune femme ambitionnait de transformer une institution souvent critiquée pour son manque de transparence.

Une exigence électorale impossible à satisfaire

Le principal obstacle s'est révélé être une règle électorale particulièrement contraignante : chaque candidat doit présenter sur sa liste au moins un représentant par région du monde. Si cette exigence peut sembler raisonnable en théorie, elle s'est avérée impossible à remplir en pratique pour Laura Villars.

La région d'Amérique du Sud posait un problème insoluble. La seule représentante disponible, la Brésilienne Fabiana Ecclestone, était déjà acquise à la cause du président sortant Mohammed Ben Sulayem. Cette situation a de facto empêché toute candidature alternative, créant ce que les avocats de Laura Villars qualifient d'irrégularité électorale majeure.

Une première bataille juridique devant le juge des référés

Face à cette impasse, Laura Villars et son équipe juridique ont décidé de saisir la justice française. Ils ont déposé un recours devant le juge des référés du Tribunal judiciaire de Paris, juridiction compétente puisque le siège de la FIA se trouve dans la capitale française.

Mercredi dernier, le juge a rendu sa décision : il a refusé de suspendre l'élection prévue le 12 décembre, mais n'a pas pour autant rejeté les arguments de la candidate. Au contraire, il a renvoyé l'affaire au fond, estimant que les irrégularités soulevées méritaient un examen approfondi par des juges compétents pour se prononcer sur la régularité du processus électoral.

Mohammed Ben Sulayem réélu par défaut

Conséquence immédiate de cette décision : le 12 décembre prochain, Mohammed Ben Sulayem sera réélu sans opposition à la présidence de la FIA. Seul candidat en lice, l'Emirati entamera ainsi un nouveau mandat, mais sous la menace d'une contestation judiciaire qui pourrait fragiliser sa légitimité.

Cette situation inédite place la FIA dans une position délicate, avec un président réélu dont l'élection pourrait être ultérieurement invalidée par la justice française.

Un procès décisif prévu en février 2026

Comme l'a expliqué Me Robin Binsard, l'avocat de Laura Villars, le combat judiciaire ne fait que commencer. Une première audience devant les juges du fond est programmée pour le 16 février 2026. Contrairement au juge des référés, qui ne peut statuer qu'en urgence et de manière provisoire, les juges du fond examineront en détail les faits et le droit.

Cette procédure permettra d'analyser en profondeur les irrégularités alléguées autour du processus électoral. Le tribunal devra notamment se prononcer sur la légalité d'un système qui empêche de facto toute candidature alternative en raison de contraintes impossibles à satisfaire.

Selon le communiqué diffusé par l'équipe de Laura Villars, le juge des référés "a considéré que les irrégularités soulevées autour de l'élection présidentielle doivent être examinées par les juges du fond, seuls compétents pour apprécier la régularité du processus électoral". Cette formulation laisse entendre que les arguments juridiques de la candidate ont été jugés suffisamment sérieux pour mériter un examen approfondi.

Des conséquences potentiellement majeures pour la FIA

La décision qui sera rendue en février 2026 pourrait avoir un impact direct sur la légitimité de l'élection et sur la gouvernance future de la Fédération internationale de l'automobile. Plusieurs scénarios sont envisageables :

  • Une invalidation pure et simple de l'élection du 12 décembre
  • L'organisation d'un nouveau scrutin avec des règles modifiées
  • Une réforme en profondeur du système électoral de la FIA
  • Des dommages et intérêts pour préjudice subi par la candidate

Quelle que soit l'issue, ce procès marquera un tournant dans l'histoire de la FIA, une institution centenaire rarement confrontée à de telles contestations judiciaires de son fonctionnement interne.

Un combat pour une FIA plus démocratique

Au-delà de sa candidature personnelle, Laura Villars porte un projet de transformation profonde de la Fédération internationale de l'automobile. Elle milite pour "une gouvernance plus démocratique, plus transparente, plus responsable, ouverte aux femmes et aux nouvelles générations".

Cette vision contraste avec le fonctionnement traditionnel de la FIA, souvent critiqué pour son opacité et son entre-soi. À 28 ans, la Vaudoise représente une nouvelle génération qui souhaite moderniser les instances dirigeantes du sport automobile, encore largement dominées par des hommes d'un certain âge.

Son combat juridique dépasse donc le simple cadre d'une ambition personnelle : il interroge la capacité des grandes fédérations sportives internationales à se réformer et à s'ouvrir à la diversité. La question de la représentation féminine dans les instances dirigeantes du sport automobile reste particulièrement sensible, les femmes demeurant largement sous-représentées à tous les niveaux de décision.

Malgré les obstacles et ce premier revers procédural, Laura Villars a clairement fait savoir qu'elle ne renonçait pas. Son combat continue, porté par la conviction que le système électoral actuel de la FIA présente des failles démocratiques fondamentales qui doivent être corrigées. Le rendez-vous de février 2026 devant le Tribunal judiciaire de Paris sera donc scruté avec attention par l'ensemble de la communauté du sport automobile mondial.

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