Ils sont quelque 28'000 à avoir quitté la Syrie pour la Suisse. Et près de la moitié (46%) des adultes parmi eux ont un emploi, selon les données du SEM rapportées jeudi par le «Tages Anzeiger». Or, après la récente chute de Bachar al-Assad, la situation des Syriens de Suisse est incertaine.
L'éventuel exode des Syriens de Suisse inquiète l'économie
D'un côté, la Confédération ne semble plus vouloir accueillir de ressortissants du pays du Proche-Orient, car elle a suspendu les demandes d'asile des Syriens. Mais d'un autre, plusieurs secteurs de l'économie suisse ont exprimé récemment leurs craintes quant à un exode massif dans l'autre sens.
Secteurs de la santé et de la restauration en alerte
L'Union patronale suisse, par exemple, interrogée par nos confrères du quotidien alémanique, s'est dite inquiète: «Si les Syriens qui occupent un emploi ici retournent dans leur pays, cela entraînerait des lacunes d'emplois et donc des efforts de recrutement supplémentaires, dans un contexte, où il y a déjà une pénurie de main-d'œuvre». Même son de cloche du côté de Gastrosuisse ou encore de la fédération des prestataires de services pour les personnes ayant besoin de soutien: «le marché du travail s'étant asséché, il serait très difficile pour les institutions de repourvoir les postes».
Une vision plus nuancée des experts
Michael Siegenthaler, du Centre de recherches conjoncturelles de l'EPFZ, présente quant à lui une vision plus balancée de la situation. Certes, pour l'économiste, un départ massif des Syriens toucherait les entreprises qui ont particulièrement misé sur cette main-d'œuvre. Mais cette éventualité lui semble peu probable: «De nombreux Syriens - notamment ceux qui travaillent ici - devraient d'abord attendre et certains, peut-être même beaucoup, pourraient décider de ne pas rentrer en raison de l'insécurité qui persiste en Syrie». Pas de quoi inquiéter particulièrement l'économie suisse, donc, selon le spécialiste.
En conclusion, bien que la situation soit préoccupante pour certains secteurs économiques, la probabilité d'un exode massif des Syriens de Suisse semble peu probable. Les entreprises et les institutions devront toutefois se préparer à d'éventuels départs et adapter leurs stratégies de recrutement en conséquence.