Elles vont à nouveau illuminer Paris. Joyau de la Ville Lumière, Notre-Dame rouvre ses portes les 7 et 8 décembre. Suite à l'incendie du 15 avril 2019, la cathédrale a connu un vaste chantier. Une restauration d'envergure à laquelle un Genevois a participé. Thomas Büchi, ingénieur bois et fondateur de Charpente concept, a en effet apporté son expertise dans le cadre de la réfection de la charpente. De quoi l'emplir de fierté, d'autant que son lien avec ce bâtiment hautement spirituel ne date pas d'hier.
Un Genevois au cœur de la reconstruction de Notre-Dame
«Suite à l'incendie, j'ai envoyé mon livre «Le bois, ma passion» à Emmanuel Macron (ndlr, le président de la République française) accompagné de ce message: «Je suis disponible», raconte-t-il. Il m'a répondu peu de temps après en m'informant qu'il transmettait à ses services.» Avec son associé Bernard Benoit qui travaille à l'époque pour l'antenne française du groupe, il rencontre Michel Druihle, le président de France Bois Forêt. La faîtière va jouer un rôle capital dans le chantier puisque c'est elle qui a offert tout le bois, soit 2500 m3 de chêne, à l'Etat français.
L'appel d'offres et la sélection
Fin 2019, l'appel d’offres est lancé par l'Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Charpente concept candidate. «L'idée étant: comment reconstruire la partie bois, y compris la flèche, à l'identique de la structure du XIXe siècle?», résume Thomas Büchi. Ainsi que toutes les questions connexes: quel bois? Faut-il le sécher ou pas? «On a remporté l'appel d'offres et on a été nommés experts bois en décembre 2020», se rappelle le Genevois, non sans émotion. Pour mener à bien cette mission, son entreprise s'associe avec un bureau d’ingénieurs de Pontarlier (F): Teckicea, dirigé par Sylvain Rochet.
Un dossier historique précieux
«Dans ce cadre, nous avons reçu le dossier historique de Notre-Dame que je garde précieusement». Sur 2500 pages, sont répertoriés chacune des interventions qu'a subies le monument. «Tout a été dessiné et consigné depuis 1470», explique l'ingénieur, admiratif. En revanche, aucune trace des débuts de la construction en 1163.
Une mission menée avec passion
S'appuyant sur cette riche documentation, les experts désignés ont travaillé d'arrache-pied durant les fêtes de fin d'année et ont rendu leur expertise en février 2021 avant de la présenter au printemps sur le site, gardant un souvenir ému de la visite du chantier, durant laquelle il affirme avoir ressenti «la fréquence vibratoire du site sacré». Un sentiment qui l'a fait remonter plus de 40 ans en arrière. «J'avais eu le privilège de me balader dans les combles fin 1979, dans cet énorme réseau de poutres et de découvrir l'arrivée des clés de voute; la structure de la flèche avec les croisées d'ogives ainsi que l'escalier hélicoïdal.»
Cette visite marquera à jamais le jeune charpentier. «Cela a bouleversé ma vie. Sans ces instants, le palais de l'équilibre n'aurait peut-être pas vu le jour.» D'où le sentiment qui l'habite aujourd'hui: «C'est un honneur, une fierté d'avoir, modestement, participé à ce que cette cathédrale revive.»
Identique à la charpente de 1860
La charpente reconstruite est identique à celle de 1860, respectant ainsi l'histoire et l'architecture originale de la cathédrale.
«La fréquence vibratoire du site sacré»
Thomas Büchi évoque avec émotion la «fréquence vibratoire du site sacré», un sentiment qui l'a profondément marqué et qui témoigne de l'importance spirituelle et historique de Notre-Dame.
