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Nouvelles manifestations pro-européennes en Géorgie malgré la répression


Des milliers de Géorgiens continuent de protester pour l'intégration européenne. Le gouvernement affirme avoir neutralisé les manifestants, mais la détermination reste forte.

Nouvelles manifestations pro-européennes en Géorgie malgré la répression

Des milliers de manifestants pro-européens ont de nouveau défilé vendredi en Géorgie, quelques heures après l’annonce par le Premier ministre géorgien qu’il gagnait son bras de fer avec les protestataires qui accusent le pouvoir de freiner les ambitions européennes de ce pays du Caucase.

La foule était moins importante que les nuits précédentes, mais les protestataires insistent sur le fait que leur mouvement spontané sans réelles figures de proue ni structure est loin de s’essouffler. «Nous nous battons pour notre liberté», a déclaré Nana, étudiante en médecine de 18 ans, enveloppée dans un drapeau géorgien. «Nous n’allons pas céder».

Le pouvoir «sûr de sa victoire» face aux manifestants

Arrestations et répression

Cette nouvelle mobilisation intervient alors qu'Irakli Kobakhidzé a affirmé vendredi avoir «remporté une bataille importante contre le libéralo-fascisme» en Géorgie, terme qu’il emploie pour qualifier ses opposants. Avec l’arrestation de plusieurs figures de partis d’opposition, ainsi que la baisse des violences et de la mobilisation depuis mercredi, il s’est félicité que le ministère de l’Intérieur «neutralise avec succès les protestataires».

Le ministère de l’Intérieur a annoncé, lui, trois nouvelles arrestations pour «participation à des violences en groupe».

Le chef du parti d’opposition Lelo, Mamouka Khazaradzé, a soutenu vendredi que le parti au pouvoir «n’a plus le pouvoir ou les ressources pour faire face au peuple».

Changement de président

Le 14 décembre, un collège de grands électeurs doit par ailleurs élire le nouveau président du pays, issu du camp du Premier ministre, pour remplacer à partir du 29 décembre la pro-occidentale et très critique du gouvernement Salomé Zourabichvili.

Si le chef de l’État a des prérogatives limitées, Salomé Zourabichvili, une ancienne diplomate française, s’est cependant imposée comme la voix des manifestants au sein des institutions. Elle a déjà annoncé qu’elle refusait de quitter ses fonctions tant que le gouvernement n’aurait pas organisé de nouvelles législatives.

Accusations de torture

Quelque 300 personnes ont été arrêtées depuis le début du mouvement, selon les chiffres officiels. Le médiateur géorgien pour les droits de l’homme, Levan Iosseliani, a de son côté accusé la police de «torture».

Le chef du parti d’opposition Akhali, Nika Gvaramia, a notamment été battu lors de son arrestation devant les caméras de télévision. Vendredi, il a été condamné à 12 jours de prison. Le dirigeant du groupe d’opposition Géorgie forte, Alexandre Elisachvili, a été placé en détention provisoire pour deux mois.

Les États-Unis et l’Union européenne ont dénoncé cette répression, et Washington a menacé d’adopter de nouvelles sanctions.

Détermination des manifestants

«Bien sûr qu’on est tous un peu fatigués», affirme Outcha, un médecin de 42 ans qui manifeste depuis une semaine. «On a besoin d’un peu de repos et puis on y retournera», poursuit-il.