Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol paraît proche de la chute vendredi après avoir été lâché par son propre parti, qui a jugé qu’il constituait un «danger» pour le pays à la veille d’un vote au Parlement sur sa destitution après sa tentative avortée d’imposer la loi martiale.
La chute imminente de Yoon Suk Yeol
La réaction de l'opposition
Craignant un nouveau coup de force du président, qui a disparu de l’espace public depuis mercredi à l’aube, les députés d’opposition ont décidé de camper dans l’hémicycle jusqu’à l’examen de la motion de destitution samedi soir. «Avec le vote sur la destitution prévu demain, les heures qui viennent sont extrêmement dangereuses», a déclaré dans une interview vendredi le chef de l’opposition, Lee Jae-myung, estimant que le pays restait vulnérable à une «nouvelle tentative de loi martiale».
«Cette nuit sera le moment le plus critique», a-t-il ajouté au Parlement, aux abords duquel des autobus et d’autres véhicules ont été garés pour empêcher les éventuels hélicoptères des forces spéciales d’y atterrir, comme ils l’avaient fait dans la nuit de mardi à mercredi.
Les manifestations prévues
Des manifestations pour réclamer le départ de l’impopulaire président conservateur devraient, selon la police, rassembler «des dizaines de milliers de participants» samedi devant le Parlement et dans le centre-ville de Séoul. Les organisateurs prévoient pour leur part 200'000 manifestants.
La position du Parti du pouvoir au peuple (PPP)
Yoon Suk Yeol, 63 ans, est conspué de toutes parts après avoir, à la surprise générale, décrété la loi martiale mardi soir, avant de faire marche-arrière à peine six heures plus tard sous la pression des députés et de la rue. Il a été lâché vendredi par sa formation, le Parti du pouvoir au peuple (PPP).
Si Yoon ne démissionne pas avant, le Parlement monocaméral se réunira samedi à 05h00 locales (08h00 GMT) pour se prononcer sur sa destitution. Une majorité de 200 députés sur 300 est nécessaire pour le démettre. Le chef du PPP Han Dong-hoon avait initialement annoncé qu’il voterait contre la destitution avant de faire volte-face vendredi.
Les risques pour la République de Corée
Si Yoon reste à son poste, «il existe un risque important que des actions extrêmes similaires à la déclaration de la loi martiale se reproduisent, ce qui pourrait mettre la République de Corée et ses citoyens en grand danger», a-t-il déclaré à la télévision.
Il a également dit détenir des «preuves» que Yoon Suk Yeol avait ordonné l’arrestation de dirigeants politiques dans la nuit de mardi à mercredi, alors que 280 soldats tentaient de prendre le contrôle du Parlement. «Au vu des nouveaux éléments, je crois qu’une suspension rapide du président Yoon Suk Yeol est nécessaire», a estimé Han Dong-hoon.
La procédure de destitution
Le PPP dispose de 108 sièges, contre 192 pour l’opposition qui doit donc rallier à sa cause au moins huit députés du parti du président. Une tâche qui ne devrait pas poser de difficulté après les déclarations du chef du PPP. Si la motion est approuvée, Yoon Suk Yeol sera suspendu en attendant la validation de sa destitution par la Cour constitutionnelle. Si cette confirmation intervient, une élection présidentielle aura lieu sous 60 jours. L’intérim sera alors assuré par le Premier ministre Han Duck-soo.
Les manifestations prévues samedi
Des manifestations pour réclamer le départ de l’impopulaire président conservateur devraient, selon la police, rassembler «des dizaines de milliers de participants» samedi devant le Parlement et dans le centre-ville de Séoul. Les organisateurs prévoient pour leur part 200'000 manifestants.
Ces événements marquent un tournant crucial dans la politique sud-coréenne, où la destitution d'un président en exercice est un événement rare et significatif.