Menacés de mort, la directrice de la prison des Baumettes à Marseille et un de ses adjoints ont été temporairement éloignés de leurs fonctions et font l’objet de mesures de protection, ont indiqué vendredi à l’AFP des sources concordantes, confirmant une information du quotidien La Marseillaise.
Le ministère de la Justice a qualifié la situation d’«exceptionnellement grave et sérieuse», indiquant que le garde des Sceaux s’est personnellement entretenu avec les agents pénitentiaires concernés «et les a assurés de sa protection et de son soutien». Le garde des Sceaux a jugé «inadmissible que des personnels de justice soient ainsi menacés dans l’exercice de leurs fonctions».
Un contrat émis par un narcotrafiquant
Origine des menaces
Ces menaces de mort auraient été émises dans le cadre d’un «contrat» émis par un détenu membre présumé d’un gang de narcotrafiquants, avait-on appris mercredi de source proche du dossier. Le syndicat de gardiens FO Justice avait alors dénoncé «un seuil inédit».
Interpellations et garde à vue
Deux hommes, les exécutants présumés de ce contrat, ont été interpellés dans le cadre de cette affaire, dans la nuit de dimanche à lundi, toujours selon cette source. Le détenu à l’origine du contrat, soupçonné d’appartenir à la DZ Mafia, a également été placé en garde à vue.
Contexte de violence à Marseille
Outre ces phénomènes de menaces et d’intimidations auprès des fonctionnaires, les violences liées aux trafics de drogue dans la région marseillaise ont fait 23 morts depuis janvier, selon un bilan de l’AFP.
En 2023, le narcobanditisme avait coûté la vie à 49 personnes à Marseille, sur fond de bataille de territoires entre deux gangs, la DZ Mafia et Yoda, le premier ayant finalement pris le dessus.
Mesures de protection
Les mesures de protection mises en place pour la directrice et son adjoint incluent probablement des dispositifs de sécurité renforcés, des changements temporaires de poste, et un suivi psychologique pour les agents concernés.
Ces événements soulignent la gravité de la situation sécuritaire dans les prisons françaises, en particulier celles situées dans des zones à forte criminalité comme Marseille. Les autorités doivent redoubler d’efforts pour protéger les agents pénitentiaires et lutter contre les réseaux de narcotrafiquants qui opèrent même depuis l’intérieur des établissements pénitentiaires.
Réactions et soutien
Le garde des Sceaux a exprimé son soutien total aux agents pénitentiaires, soulignant l’importance de leur rôle dans le maintien de l’ordre et de la sécurité au sein des prisons. Il a également promis de renforcer les mesures de protection et de sécurité pour éviter de telles situations à l’avenir.
Le syndicat FO Justice a également appelé à des actions concrètes pour protéger les agents pénitentiaires et lutter contre les menaces et intimidations dont ils sont victimes. Ils demandent des moyens supplémentaires et une meilleure formation pour faire face à ces défis.
Conclusion
Cette affaire met en lumière les défis auxquels sont confrontés les agents pénitentiaires en France, en particulier dans des contextes de haute criminalité. Elle souligne également la nécessité de mesures de protection robustes et d’un soutien constant de la part des autorités pour garantir la sécurité et le bien-être des fonctionnaires de justice.