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Avocat au procès des viols de Mazan met en garde contre l'erreur judiciaire


Me Roland Marmillot appelle la cour à ne pas suivre les réquisitions du parquet, qui demande près de 700 ans de réclusion pour 51 accusés.

Avocat au procès des viols de Mazan met en garde contre l'erreur judiciaire

L'avocat de deux des 51 accusés au procès des viols de Mazan a mis en garde, vendredi, la cour criminelle du Vaucluse contre le risque «d'erreur judiciaire», l'appelant à ne pas suivre les réquisitions du parquet, pour qui «tous sont coupables». Vingtième avocat à s'exprimer depuis le début des plaidoiries, Me Roland Marmillot a souligné que le ministère public avait requis près de «sept siècles de réclusion» criminelle au total pour la cinquantaine d'hommes accusés de viols ou tentatives de viols sur Gisèle Pelicot, préalablement sédatée par son ex-mari, Dominique Pelicot.

Un plaidoyer pour éviter l'erreur judiciaire

Me Marmillot a lancé un avertissement clair aux deux avocats généraux, qui n'ont requis aucun acquittement dans leur réquisitoire fin novembre. «À trop vouloir embrasser, vous acceptez d'embrasser l'erreur judiciaire en estimant que tous sont coupables», a-t-il déclaré.

Absence de volonté criminelle chez les accusés

L'avocat a insisté sur le fait qu'il ne trouvait «en rien une volonté de commettre un crime» chez ses clients. Didier S., 68 ans, s'est rendu une fois au domicile des Pelicot à Mazan (Vaucluse) et contre qui le parquet a requis 10 années de réclusion, et Mohamed R., 70 ans, venu une fois sur leur lieu de vacances sur l'île de Ré (Charente-Maritime), contre qui 17 ans ont été requis.

«En réalité, ils cherchaient l'aventure, celle d'un soir et, dans le cas de Didier S., une aventure homosexuelle», a plaidé Me Marmillot, soulignant qu'en droit pénal une infraction n'est pas constituée sans la «clairvoyance et l'intelligence nécessaires pour évaluer la situation et prendre une décision».

Responsabilité de Dominique Pelicot

Comme bon nombre d'avocats de la défense, Me Marmillot a fait porter la responsabilité des faits sur Dominique Pelicot, 72 ans, qui a reconnu avoir recruté ces dizaines d'hommes sur Internet et contre qui la peine maximale de 20 années de réclusion a été requise.

Dominique Pelicot «entend parachever son œuvre», a dénoncé Me Marmillot: «Des accusés qui emportent avec eux 50 personnes dans le même trou, c'est rare». L'avocat a réclamé l'acquittement pour Didier S., estimant que son client, accusé de viol pour avoir «mis Dominique Pelicot dans une position favorable pour violer sa femme» en lui prodiguant une fellation, n'aurait en fait «commis que des attouchements».

Plaidoyer pour l'acquittement

Quant à Mohamed R., actuellement traité par chimiothérapie pour deux cancers, «il n'a pas compris ce qui se jouait devant lui», assure l'avocat, plaidant là encore l'acquittement à titre principal et, à titre subsidiaire, qu'il «ne croupisse pas dans les geôles de la République» s'il était reconnu coupable.

Les plaidoiries doivent s'achever le 13 décembre et le verdict est attendu le 20 décembre au plus tard.