Le cinéaste Jacques Doillon risque une mise en examen après avoir été convoqué vendredi devant un juge parisien. Cette convocation intervient après une enquête préliminaire déclenchée suite à la plainte déposée par la comédienne Judith Godrèche. Bien que les faits décrits par Godrèche ne soient pas passibles de poursuites en raison de la prescription, d'autres accusations pèsent sur Doillon.
Jacques Doillon face à des accusations multiples
Après Benoît Jacquot, c'est au tour de Jacques Doillon d'être sous le feu des projecteurs judiciaires. Le cinéaste, âgé de 80 ans, est arrivé au tribunal de Paris vendredi matin, accompagné de son avocate, Me Marie Dosé. Doillon avait été placé en garde à vue à la Brigade de protection des mineurs début juillet, en même temps que Benoît Jacquot, qui a depuis été mis en examen pour des faits de viol.
Les accusations et les défenses de Jacques Doillon
Jacques Doillon a nié fermement les accusations portées contre lui par Judith Godrèche. Il a affirmé n'avoir « jamais promis de rôle à quiconque ni profité de sa position de réalisateur pour obtenir des faveurs sexuelles ». Il a également déclaré qu'il n'avait jamais été un harceleur et qu'il avait eu des relations amoureuses avec des comédiennes, mais toujours dans un cadre consenti.
Godrèche accuse Doillon de lui avoir « mis les doigts dans la culotte » pendant des essais pour le film «La Fille de 15 ans» en 1989. Doillon a répondu qu'il n'avait jamais été attiré par Godrèche et qu'il n'avait jamais eu de rapport intime avec elle. Il a porté plainte en diffamation contre la comédienne pour un post Instagram dans lequel elle l'accusait de « coucher » avec des enfants.
Les autres accusatrices et les poursuites potentielles
D'autres personnes ont également porté plainte contre Jacques Doillon. Joe Rohanne, personne trans non binaire, a déposé plainte pour trois viols, coups et blessures, et violences psychologiques. Les faits, qui ne seraient pas prescrits, datent de 2009 à 2012 et se seraient produits en France et en Belgique.
Deux femmes ont également accusé Doillon de viols, mais les faits semblent prescrits. Hélène M. accuse Doillon de viol à Paris en 1995, alors qu'elle avait 16 ans, tandis que Aurélie Le Roc'h l'accuse de tentative de viol en 1998.
L'enquête préliminaire et la réaction de Judith Godrèche
L'enquête préliminaire avait été déclenchée après la plainte déposée par Judith Godrèche contre Jacques Doillon et Benoît Jacquot. Bien que les faits décrits par Godrèche ne soient pas passibles de poursuites en raison de la prescription, son témoignage a ouvert la voie à d'autres accusations.
Godrèche est devenue le fer de lance du mouvement #MeToo dans le cinéma français, déclenchant l'ouverture d'une commission d'enquête parlementaire dans le secteur du cinéma et de l'audiovisuel. D'autres dossiers visant des figures de cette industrie seront prochainement jugés, notamment le réalisateur Christophe Ruggia et l'acteur Gérard Depardieu.
Les affaires de violences sexuelles dans le cinéma
Ces affaires ont mis en lumière l'ampleur des violences sexuelles visant les femmes dans le milieu du cinéma. D'autres personnalités comme le producteur Luc Besson et le réalisateur Roman Polanski ont également été accusés de violences sexuelles.
Le producteur Luc Besson a finalement fait l'objet d'un non-lieu, tandis que Roman Polanski a été condamné aux États-Unis pour des «relations sexuelles illégales» avec une mineure de 13 ans. Ces affaires montrent l'importance de la vigilance et de la justice dans le milieu du cinéma.
Les nombreuses plaintes
Les nombreuses plaintes contre Jacques Doillon et d'autres personnalités du cinéma ont créé un « effet de meute », selon les termes de Doillon. Il estime que les accusations contre lui ont été suivies par d'autres, créant une atmosphère de suspicion généralisée.
En conclusion, l'affaire Jacques Doillon est un exemple des nombreuses plaintes qui émergent dans le milieu du cinéma, soulignant la nécessité de faire la lumière sur les abus et de protéger les victimes.