Des dizaines de milliers de Syriens ont fui jeudi la ville de Homs, la troisième plus grande ville de Syrie, craignant la progression des forces rebelles qui ont pris les villes de Hama et d’Alep, plus au nord. Cette information a été rapportée par l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Exode massif des Syriens alaouites
L’armée syrienne a reconnu que les rebelles, menés par le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), étaient entrés dans Hama, située à environ 40 km au nord de Homs, dans le centre du pays en guerre. La ville de Hama commande la route vers Homs et la capitale Damas, deux grandes villes encore aux mains du pouvoir.
La peur des rebelles
Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’OSDH, a fait état d’un «exode des Syriens alaouites des quartiers de Homs, des dizaines de milliers se dirigeant vers la côte syrienne, craignant l’avancée des rebelles». Le président syrien Bachar al-Assad est issu de la minorité alaouite, une branche de l’islam chiite.
Témoignages de la panique
Khaled, qui vit dans la banlieue de Homs, a déclaré à l’AFP que «la route menant à Tartous (ouest) brillait à cause des phares de centaines de voitures en partance». De son côté, Haidar, 37 ans, qui vit dans un quartier à majorité alaouite, a déclaré à l’AFP au téléphone que «la peur couvre la ville». «Je n’ai jamais vu ça. Nous avons très peur, nous ne savons pas ce qui se passe d’une heure à l’autre», a-t-il déclaré.
Haidar a réussi à envoyer ses parents à Tartous, sur la côte ouest syrienne restée un bastion alaouite. «Quand on trouvera une voiture avec ma femme, on partira aussi vite que possible pour Tartous», a-t-il ajouté.
Conséquences de l'exode
Cet exode massif des Syriens alaouites des quartiers de Homs vers la côte syrienne soulève des préoccupations quant à la stabilité de la région et à la sécurité des civils. La situation reste tendue et incertaine, avec des milliers de personnes en mouvement et des craintes persistantes concernant l'avancée des rebelles.
Les témoignages recueillis par l’AFP montrent l’ampleur de la panique et de l’incertitude qui règnent parmi les habitants de Homs et des régions environnantes. La situation humanitaire pourrait se détériorer davantage si les affrontements se poursuivent et si les déplacements de population continuent à ce rythme.