La censure du gouvernement de Michel Barnier a provoqué une onde de choc dans la classe politique française. De «Macron doit s’en aller» à la France «au bord du gouffre», les réactions ont été vives et variées. Cet événement marque un tournant politique majeur, avec des appels à la démission du président Emmanuel Macron et des propositions de nouvelles alliances pour stabiliser la situation.
Les principales réactions à la censure de Barnier
La France insoumise
Le leader de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, a estimé que «la censure inéluctable a eu lieu». «Même avec un Barnier tous les trois mois, Macron ne tiendra pas trois ans», a-t-il affirmé sur X. La présidente du groupe à l’Assemblée, Mathilde Panot, a une nouvelle fois demandé à Emmanuel Macron de «s’en aller».
Parti communiste
Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a assuré que son parti avait «voté la censure pour protéger les Français d’un des pires budgets, dur pour les salariés, les services publics, l’industrie, les communes». À ses yeux, «l’heure est grave! Le président doit se tourner vers la gauche pour nommer un gouvernement capable de construire des majorités».
Parti socialiste
Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a affirmé sur France 2 qu’«il faut respecter ce choix et accepter un Premier ministre de gauche qui soit ouvert aux compromis». «Je souhaite qu’on puisse négocier un accord de non-censure, en échange de quoi nous sommes prêts à gouverner sans 49.3», a-t-il ajouté.
Les Écologistes
La députée écologiste Sandrine Rousseau a estimé qu’il «n’y a pas de crise majeure. (…) C’est juste l’avancée de la démocratie face à un président de la République qui se refuse à la réalité, qui fait un déni de réalité: la réalité, c’est qu’il a perdu», a-t-elle martelé.
Rassemblement national
Marine Le Pen a justifié sur TF1 sa décision de joindre les voix du RN à celles du Nouveau Front populaire pour faire tomber Michel Barnier en assurant que ce dernier n’avait pas «tenu ses promesses», son budget étant à ses yeux «toxique» pour les Français. La cheffe de file des députés RN a assuré qu’elle laisserait «travailler» son successeur. «Nous allons co-construire – pas seulement avec le Rassemblement national, avec l’ensemble des forces présentes à l’Assemblée nationale – un budget qui soit acceptable pour tous, et c’est ce budget-là qui s’appliquera aux Français».
MoDem
Dans le camp présidentiel, le groupe MoDem à l’Assemblée a estimé qu’en «censurant le gouvernement Barnier, l’alliance des contraires trahit les électeurs et révèle son incapacité à gouverner sous couvert d’irresponsabilité. Des centaines de mesures attendues par les Français sont ainsi sacrifiées».
Horizons
Le président d’Horizons, Edouard Philippe, a jugé sur X que «la censure du gouvernement renforce le désordre politique et affaiblit notre pays». «Nous ferons tout pour stabiliser la situation politique. Mais soyons lucides, nous sommes au bord du gouffre», a-t-il prévenu.
Renaissance
Chez Renaissance, le président de la région Sud, Renaud Muselier, a appelé à «engager un processus en vue de la constitution d’une coalition», qui débuterait non pas par le choix d’un nouveau Premier ministre, mais «par l’élaboration d’un programme limité dans le temps et dans ses ambitions». Il «devra être mis en œuvre par un gouvernement de sauvegarde nationale composée des forces politiques démocratiques, l’alliance des adversaires contre la conjuration des ennemis», a-t-il écrit.
Les Républicains
Sur X, le ministre LR de l’Intérieur sortant, Bruno Retailleau, a rendu hommage à Michel Barnier et assuré que la droite «ne fuira pas ses responsabilités». «Nous continuerons à travailler au redressement du pays. Notre choix sera toujours celui de l’intérêt supérieur de la Nation et du souci des attentes des Français, à l’opposé de ceux qui ont voté cette motion de censure», a-t-il ajouté.
Ces réactions montrent à quel point la censure de Michel Barnier a bouleversé le paysage politique français. Les jours à venir seront cruciaux pour déterminer la direction que prendra le pays, alors que les appels à la démission de Macron et les propositions de nouvelles alliances se multiplient.