Au cœur d’une polémique autour de ses orques, le parc aquatique Marineland d'Antibes va fermer ses portes le 5 janvier 2025. Le projet de fermeture du site, qui emploie 103 salariés, a été annoncé en Comité social et économique (CSE) mercredi matin, a précisé la direction.
Un parc emblématique de la Côte d'Azur
Installé sur la Côte d’Azur depuis 1970, le Marineland fait l’objet depuis un an d’une vive contestation après la mort de deux de ses orques. Et la polémique s’est encore renforcée avec le projet de transférer les deux épaulards restants, nés en captivité, dans un parc à Kobe (Japon).
Une opposition ministérielle
Fin novembre, la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher s’était opposée à ce transfert en raison de la règlementation nippone sur le «bien-être animal». En début d’année, l’association de défense des animaux One Voice avait obtenu du tribunal de Grasse que les orques ne puissent pas être transférées tant qu’une expertise judiciaire ordonnée en 2023 pour connaître leurs conditions de vie n’était pas terminée. Marineland avait fait appel.
Réactions et controverses
Selon le Marineland, ce projet de fermeture du parc est «totalement décorrélé» de l’affaire du transfert des orques. «La coïncidence est quand même troublante, alors que le juge doit rendre demain (ndlr: jeudi) sa décision sur le départ des orques ou pas», a déclaré la présidente de One Voice, Muriel Arnal. «Que Marineland ferme ou pas, ils doivent assumer leurs animaux et ne pas les jeter à la poubelle comme de vieilles choses!», s’insurge-t-elle, rappelant que «Keijo vient d’avoir 11 ans et que sa mère Wikie en a 23. Ils ont 60 ans d’espérance de vie devant eux!»
Des difficultés économiques et réglementaires
Dans son communiqué, Marineland se dit «contraint d’envisager de se séparer des animaux avant la mise en œuvre de la loi» de 2021 contre la maltraitance animale qui interdira les spectacles de cétacés en France à partir de décembre 2026 et limitera les possibilités de maintenir les orques en captivité. Or, «90% des visiteurs choisissent de venir à Marineland pour admirer les représentations d’orques et de dauphins», affirme le parc, qui fait aussi état de «graves difficultés économiques» en raison d’une chute continue de la fréquentation.
Des objectifs prioritaires
Riche de quelque 4000 animaux de 150 espèces différentes, Marineland se donne comme «objectifs prioritaires» de «relocaliser l’ensemble de ses animaux dans les meilleures structures existantes à ce jour» et de «négocier dans les prochaines semaines avec les partenaires sociaux les conséquences sociales de ce projet de fermeture». Concernant les cétacés, Marineland se dit «en lien étroit avec les autorités compétentes pour identifier les meilleures solutions» pour les accueillir «dans des structures équivalentes en termes de qualité de soins et de projets pédagogiques, avec comme seule priorité le bien-être des animaux».
Des alternatives controversées
Fin novembre, Agnès Pannier-Runacher avait évoqué la possibilité que les orques soient transférées dans des parcs respectant «la réglementation européenne», comme celui de Tenerife, aux Canaries. Une solution rejetée par One Voice, dont la présidente affirme que «le parc en Espagne, c’est pareil qu’au Japon», avec «de tout petits bassins où les orques se battent».
- La fermeture de Marineland d'Antibes est prévue pour le 5 janvier 2025.
- Le parc est au cœur d'une polémique concernant ses orques et leur transfert potentiel.
- Les difficultés économiques et réglementaires pèsent sur la décision de fermeture.
- Marineland se donne comme objectifs prioritaires de relocaliser ses animaux et de négocier les conséquences sociales de la fermeture.