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La Convention de Berne déclassifie le statut de protection du loup


La population de loups ayant doublé en Europe, la Convention de Berne autorise un abattage plus facile pour protéger le bétail.

La Convention de Berne déclassifie le statut de protection du loup

La population de loups se porte mieux qu'avant, et il doit être plus facile de les abattre pour protéger le bétail, a décidé la Convention de Berne, l'organe qui se charge de fixer les statuts de protection des espèces au niveau européen. Celui du loup va passer d’espèce «strictement protégée» à «protégée», a décidé celle-ci par un vote ce mardi.

Le loup ne sera plus «strictement protégé» en Europe

La Convention de Berne, qui assure la protection de la faune en Europe, a approuvé un déclassement du statut de protection du loup. La Suisse a donné son accord.

La décision de la Convention de Berne

Les 49 Etats membres, réunis à Strasbourg, ont approuvé une proposition en ce sens de l’Union européenne, «qui cherche à mieux protéger le bétail dans un contexte d’augmentation de la population des loups», a indiqué dans un communiqué le Conseil de l’Europe. La Suisse a soutenu cette décision, a précisé le conseiller fédéral Albert Rösti.

Conséquences du déclassement

«On ne pourra pas se mettre à chasser le loup sans aucun cadre, mais un déclassement permettrait de généraliser la possibilité de tirer et de tuer des loups, selon des règles qui devront être déterminées nationalement», récapitule pour l’AFP le directeur des programmes de WWF-France, Yann Laurans. La modification entrera en vigueur dans trois mois, sauf si au moins un tiers des parties à la Convention de Berne, soit 17 pays membres s’y oppose. Dans ce cas, la décision entrera en vigueur uniquement pour les parties qui n’ont pas formulé d’objections.

Augmentation de la population de loups

La population de loups a pratiquement doublé en Europe en l’espace de 10 ans, pour atteindre 20.300 individus en 2023, pour la plupart dans les Balkans, les pays nordiques, en Italie et en Espagne. Une expansion qui serait à l’origine de difficultés de «coexistence avec les activités humaines, notamment en raison des dommages causés au bétail, qui ont atteint des niveaux importants», selon Bruxelles.

Réactions des éleveurs et des associations

Si nombre d’éleveurs plaidaient donc pour cette décision, qui va permettre d’abattre plus facilement le canidé, des associations de protection des animaux ont mis en garde contre un risque de fragilisation de l’espèce. «Le risque de rétrograder ce statut est de fragiliser voire provoquer le déclin de cette espèce en Europe», alerte M. Laurans, avant de rappeler que le loup avait entièrement disparu de France il y a un siècle. De plus, déstabiliser «l’organisation sociale très précise» qu’est une meute par des tirs sporadiques risque de créer «des comportements plus désordonnés» de celle-ci envers les troupeaux, selon lui.

Critiques de la décision

Un potentiel déclassement du loup n’aurait «aucune conséquence positive sur le bétail des éleveurs en France et en Europe», assure le cofondateur de l’Observatoire du loup, Jean-Luc Valérie. Dans une lettre adressée fin novembre au secrétaire de la Convention, plusieurs ONG pointent une proposition «largement considérée comme illégale, manquant de justification scientifique et violant les principes de participation démocratique». «En affaiblissant l’espèce qui est le sommet du système écologique européen, on risque de fragiliser l’ensemble de la santé, déjà assez peu robuste, de l’écosystème», appuie Yann Laurans.

Composition de la Convention de Berne

La Convention de Berne est composée des 46 Etats membres du Conseil de l’Europe, exception faite de Saint-Marin, ainsi que de quatre Etats africains: le Burkina Faso, le Maroc, le Sénégal et la Tunisie. L’Union européenne en fait également partie.

La population de loups a doublé en 10 ans

La population de loups a pratiquement doublé en Europe en l’espace de 10 ans, pour atteindre 20.300 individus en 2023, pour la plupart dans les Balkans, les pays nordiques, en Italie et en Espagne. Une expansion qui serait à l’origine de difficultés de «coexistence avec les activités humaines, notamment en raison des dommages causés au bétail, qui ont atteint des niveaux importants», selon Bruxelles.

Risque de fragilisation de l'espèce

Si nombre d’éleveurs plaidaient donc pour cette décision, qui va permettre d’abattre plus facilement le canidé, des associations de protection des animaux ont mis en garde contre un risque de fragilisation de l’espèce. «Le risque de rétrograder ce statut est de fragiliser voire provoquer le déclin de cette espèce en Europe», alerte M. Laurans, avant de rappeler que le loup avait entièrement disparu de France il y a un siècle. De plus, déstabiliser «l’organisation sociale très précise» qu’est une meute par des tirs sporadiques risque de créer «des comportements plus désordonnés» de celle-ci envers les troupeaux, selon lui.

Un potentiel déclassement du loup n’aurait «aucune conséquence positive sur le bétail des éleveurs en France et en Europe», assure le cofondateur de l’Observatoire du loup, Jean-Luc Valérie. Dans une lettre adressée fin novembre au secrétaire de la Convention, plusieurs ONG pointent une proposition «largement considérée comme illégale, manquant de justification scientifique et violant les principes de participation démocratique». «En affaiblissant l’espèce qui est le sommet du système écologique européen, on risque de fragiliser l’ensemble de la santé, déjà assez peu robuste, de l’écosystème», appuie Yann Laurans.