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Bachar al-Assad dénonce une tentative de redessiner la carte du Moyen-Orient


Le président syrien réagit après la prise d'Alep par les rebelles. Les bombardements syriens et russes tuent 15 civils.

Bachar al-Assad dénonce une tentative de redessiner la carte du Moyen-Orient

Le président syrien Bachar al-Assad a dénoncé lundi une tentative de «redessiner» la carte du Moyen-Orient, après une offensive fulgurante des rebelles qui ont réussi à prendre de vastes régions du nord de la Syrie aux forces gouvernementales. Pour la première fois depuis le début de la guerre civile en 2011, le régime a perdu totalement le contrôle d’Alep, la deuxième ville de Syrie, un revers cinglant infligé par une coalition de groupes rebelles dominée par les islamistes radicaux.

En riposte, des avions syriens et russes ont bombardé des secteurs tenus par ces groupes dans la province d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, et dans celle voisine d’Alep, tuant 15 civils dont des enfants, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Des images de l’AFP ont montré des rebelles armés patrouillant dans les rues d’Alep, près de la citadelle historique ou de l’aéroport.

L'offensive rebelle et ses conséquences

Prise de contrôle d'Alep

Les rebelles ont pris des bâtiments gouvernementaux, des prisons, l’aéroport international et un aérodrome militaire «sans rencontrer de résistance significative», selon l’OSDH. Cette offensive a été menée par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Cham (HTS) et d’autres factions rebelles, qui ont lancé leur assaut depuis la province d’Idleb, s’emparant rapidement de dizaines de localités ainsi que de la ville d’Alep, à l’exception de ses quartiers nord habités par des Kurdes.

Réactions internationales

Dans un entretien téléphonique avec son homologue iranien, Massoud Pezeshkian, Bachar al-Assad a déclaré que «l’escalade terroriste» visait à «tenter de morceler la région, d’effriter ses États et de redessiner la carte régionale conformément aux intérêts et objectifs de l’Amérique et de l’Occident». Bachar al Assad, appuyé par l’Iran et la Russie, a cherché à obtenir le soutien de ses alliés face à l’assaut qui a fait 514 morts depuis le 27 novembre, dont 92 civils, d’après l’OSDH. Selon le Kremlin, le président russe Vladimir Poutine et Massoud Pezeshkian ont affirmé leur soutien «inconditionnel» à Bachar al-Assad et appelé à une coordination avec la Turquie, qui soutient des groupes rebelles.

Situation militaire et géopolitique

La Syrie a été morcelée par la guerre civile en plusieurs zones d’influence, où les belligérants sont soutenus par différentes puissances régionales et internationales. Les violences des derniers jours, les premières de cette ampleur depuis 2020, font craindre une reprise des hostilités à grande échelle. La Turquie, frontalière de la Syrie, ainsi que l’Iran, la Russie et les États-Unis ont une présence militaire en Syrie, où la guerre déclenchée avec la répression brutale de manifestations prodémocratie a fait environ un demi-million de morts.

L’armée syrienne a rapporté ces dernières 24 heures des bombardements aériens et à l’artillerie syriens et russes contre «des positions, des dépôts et des lignes d’approvisionnement des terroristes» dans les provinces d’Alep et d’Idleb. «Nos forces armées avancent vers plusieurs axes dans les provinces d’Alep, de Hama et d’Idleb pour encercler les terroristes et les chasser», a-t-elle ajouté.

Contexte régional

L’offensive rebelle a coïncidé avec l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu au Liban entre Israël et le Hezbollah, allié de la Syrie et de l’Iran, sorti affaibli de la guerre. Cette situation complexe montre à quel point les conflits dans la région sont interconnectés et influencés par des dynamiques géopolitiques plus larges.

En conclusion, l'offensive rebelle en Syrie et la réaction du régime de Bachar al-Assad soulignent les tensions persistantes et les enjeux géopolitiques dans la région. La situation reste volatile, avec des implications potentielles pour la stabilité régionale et internationale.