Le président du Tchad a affirmé dimanche que la fin des accords militaires avec la France n’a pas de «logique de remplacement». Cette décision marque un tournant significatif dans les relations entre les deux pays, qui étaient des alliés de longue date. Le Tchad, dernier pays du Sahel à abriter des forces françaises, a pris cette décision sans envisager de remplacer une puissance par une autre.
Fin des accords militaires avec la France
Une décision sans remplacement
Le président tchadien, le général Mahamat Idriss Déby, a clarifié que la rupture des accords militaires avec la France ne signifie pas un rejet de la coopération internationale ni une remise en question des relations diplomatiques avec Paris. «Le Tchad n’est nullement dans une logique de remplacement d’une puissance par une autre, encore moins dans une approche de changement de maître», a-t-il déclaré, soulignant la souveraineté de son pays.
Contexte et réactions
L’annonce de la suspension des accords militaires, faite jeudi par un communiqué du ministre des Affaires étrangères tchadien, a surpris Paris. La France a déclaré «prendre acte» de cette décision. Cette rupture intervient alors que la France a déjà été contrainte d’évacuer ses troupes du Mali, du Burkina Faso et du Niger entre 2022 et 2023, suite à l’arrivée au pouvoir de juntes militaires qui se sont rapprochées de Moscou.
Réorientation des partenariats
Le président tchadien a expliqué que cette décision vise à réorienter le partenariat avec la France vers d’autres domaines qui auront plus d’impacts positifs sur le quotidien des populations. «Nous avons décidé de mettre un terme à cette coopération militaire pour réorienter notre partenariat avec la France sur d’autres domaines», a-t-il précisé.
Engagement pour la paix et la sécurité
Le Tchad continuera de jouer un rôle actif dans les initiatives de renforcement de la paix et de la sécurité sur le continent africain. Le président a également souligné que les accords de coopération militaire avec la France étaient devenus «complètement obsolètes» et ne correspondaient plus aux réalités politiques et géostratégiques actuelles, notamment face aux attaques de dimension terroriste.
Mise en œuvre de la décision
Le général Déby a précisé que le gouvernement tchadien est instruit de prendre attache avec la partie française pour la mise en œuvre de cette décision. L’accord prévoit que chaque partie peut dénoncer le traité par le biais d’une notification écrite, cette dénonciation prenant effet six mois après réception par l’autre partie.
Réflexion et dialogue en cours
Selon le Quai d’Orsay, Paris avait déjà entamé une réflexion et un dialogue avec ses partenaires sur la reconfiguration de ses dispositifs militaires en Afrique. En mai dernier, trois années de transition se sont achevées au Tchad avec l’élection de Mahamat Idriss Déby, porté au pouvoir par une junte militaire après la mort de son père Idriss Déby, tué par des rebelles au front.
Conclusion
La fin des accords militaires avec la France marque un tournant important pour le Tchad, qui souhaite réorienter ses partenariats vers des domaines plus bénéfiques pour ses populations. Cette décision, prise dans un contexte de changements géopolitiques majeurs, souligne la volonté du Tchad de préserver sa souveraineté et de contribuer activement à la paix et à la sécurité en Afrique.