La contre-attaque de Rachida Dati. Renvoyée en procès, aux côtés de l'ex-patron de Renault-Nissan Carlos Ghosn, pour corruption et trafic d'influence, la ministre française de la Justice s'est défendue avec vigueur sur le plateau de LCI, mardi soir, attaquant notamment «certains magistrats». Scène particulièrement marquante, l'ex-ministre de la Justice n'a pas hésité à revenir sur le plateau pour «corriger» le chroniqueur Guillaume Roquette, alors que son interview était terminée.
Quand Rachida Dati «prend le contrôle» du plateau télé
«C'est tout, il n'y avait rien d'autre?», a-t-elle interrogé, après une nouvelle démonstration, sous les regards médusés des journalistes et chroniqueurs présents. «C'est vous qui estimez que ''c'est tout'' puisque vous avez pris le contrôle de ce plateau», a ironisé le présentateur. «Je reste en régie», a-t-elle enchaîné, avant de quitter les lieux. Définitivement cette-fois.
Réactions de l'opposition
Une attitude qui a fait bondir une partie de l'opposition de gauche, qui dénonce une atteinte à la liberté de la presse, avec une volonté de contrôle de l'audiovisuel par la ministre de la Culture.
Défense de Rachida Dati
Avant cela, l'ex-Garde des Sceaux de Nicolas Sarkozy, magistrate de formation, avait dénoncé une «procédure émaillée d'incidents» et vilipendé des magistrats qui «marchent» sur les droits de la défense et perpétueraient des «atteintes graves» contre ces derniers.
Soutien du président et réactions politiques
Rachida Dati bénéficie pour l'instant du soutien du président français, l'entourage d'Emmanuel Macron ayant indiqué qu'elle «poursui(vai)t son travail au gouvernement». L'actuel ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a pour sa part apporté son soutien à Mme Dati, en souhaitant ardemment qu'elle «soit maire de Paris» en 2026. Les Parisiens ne veulent «pas un prévenu» pour diriger Paris, a réagi l'entourage d'Emmanuel Grégoire, candidat socialiste. «Quel manque de respect pour les Parisiens» que la candidature de Mme Dati, a abondé le candidat écologiste, David Belliard.
Accusations et réponses
En retour, Mme Dati a dénoncé une «instrumentalisation honteuse». La ministre de 59 ans est soupçonnée d'avoir perçu 900 000 euros entre 2010 et 2012, pour des prestations de conseil actées dans une convention d'honoraires, signée le 28 octobre 2009, avec RNBV, filiale de l'alliance Renault-Nissan, mais sans avoir réellement travaillé, alors qu'elle était avocate et députée européenne (2009-2019).
Candidature à la mairie de Paris
La candidature de Rachida Dati à la mairie de Paris en 2026 suscite de vives réactions. Les critiques fusent de toutes parts, mais la ministre reste déterminée à poursuivre son engagement politique malgré les accusations qui pèsent sur elle.