L'ancien président sud-coréen Yoon Suk Yeol, poursuivi pour sa tentative ratée d’imposer la loi martiale en décembre 2024, a été inculpé samedi pour abus de pouvoir. Yoon a plongé la Corée du Sud dans une crise politique lorsqu’il a tenté de renverser le pouvoir civil le 3 décembre 2024, en envoyant des soldats armés au parlement afin d’empêcher les élus de voter contre sa déclaration de loi martiale.
Destitué en avril, il avait déjà effectué un séjour en détention de janvier à mars, devenant le premier chef d’Etat en titre à être arrêté dans l’histoire de la Corée du Sud. Il avait fini par être remis en liberté pour vice de procédure. Le 10 juillet, Yoon Suk Yeol a été de nouveau placé en détention sur ordre d’un juge qui avait dit craindre une destruction de preuves.
Inculpation pour abus de pouvoir
Déclarations de la procureure
Samedi, la procureure Park Ji-young a dit à la presse que le parquet a «inculpé l’ancien président Yoon Suk Yeol pour abus de pouvoir et obstruction à l’exercice de fonctions officielles spéciales». Selon Mme Park, l’ex-président n’avait pas suivi les procédures requises pour déclarer la loi martiale, notamment en organisant une réunion avec tous les membres du cabinet du gouvernement. Il est également accusé d’avoir «rédigé et jeté un faux document qui indiquait que le Premier ministre et le ministre de la Défense avaient approuvé la loi martiale».
Réactions de l'ex-président
M. Yoon refuse de se rendre aux interrogatoires depuis qu’il a été placé en détention et a comparu devant le tribunal vendredi lors d’une audience pour demander l’annulation de son mandat d’arrêt. L’équipe juridique de l’ex-président a indiqué aux journalistes que ce dernier s’était défendu pendant plus de 30 minutes et avait déploré sa «mobilité physique limitée et les difficultés auxquelles il était confronté». Le tribunal a néanmoins rejeté la demande. L’ancien chef de l’Etat est détenu seul dans une cellule équipée d’un ventilateur, alors que la Corée du Sud est écrasée par la canicule.
Faux document
L'un des points les plus controversés de cette affaire est l'accusation selon laquelle Yoon Suk Yeol aurait rédigé et jeté un faux document pour justifier sa déclaration de loi martiale. Ce document falsifié prétendait que le Premier ministre et le ministre de la Défense avaient approuvé la loi martiale, ce qui n'était pas le cas.
Cette situation met en lumière les tensions politiques et les défis juridiques auxquels la Corée du Sud est confrontée. L'ancien président continue de plaider son innocence, mais les preuves accumulées contre lui semblent de plus en plus accablantes.