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Loïk Le Floch-Prigent, ex-PDG de grandes sociétés, est décédé à 81 ans


L'ancien PDG de Rhône-Poulenc, Elf Aquitaine, GDF et SNCF est mort d'un cancer. Il avait été condamné pour malversations financières.

Loïk Le Floch-Prigent, ex-PDG de grandes sociétés, est décédé à 81 ans

Loïk Le Floch-Prigent, ex-PDG de grandes sociétés publiques françaises qui a passé plusieurs années en prison, est décédé mercredi dans la nuit, à Paris, d’un cancer à 81 ans, a annoncé sa femme à l’AFP. «Jusqu’au bout, le grand capitaine d’industrie qu’il était se sera battu aussi bien pour ses entreprises que pour la défense de l’industrie française», a écrit Marlène Le Floch-Prigent, dans une déclaration transmise à l’AFP.

Il a dirigé des grandes entreprises françaises comme Rhône-Poulenc (1982-1986), Elf Aquitaine (1989-1993), racheté par Total en 1999, GDF (1993-1995) et la SNCF (1995-1996). «Loïk avait une passion pour la France qu’il a servie avec détermination aussi bien dans le monde du privé qu’en grand serviteur de l’État», ajoute Mme Le Floch-Prigent, dans son message.

Un parcours marqué par les scandales financiers

L'affaire Elf

Mais il est aussi connu pour avoir passé environ deux ans en prison pour des malversations financières. La juge Eva Joly avait mis au jour un réseau de trafic d’influences, de corruption et de détournements de fonds impliquant les dirigeants du groupe Elf, dont Loïk Le Floch-Prigent, et des ministres comme Roland Dumas et Charles Pasqua, de 1989 à 1993.

M. Le Floch-Prigent a ainsi été condamné en 2003 à cinq ans de prison pour abus de biens sociaux dans le volet principal de ce dossier Elf, impliquant près de 305 millions d’euros de détournements. Il avait été libéré avec trois ans d’avance en avril 2004, invoquant des raisons de santé, mais avait dû, en septembre 2010, retrouver quelques mois cette prison qu’il ne supportait pas.

Autres affaires judiciaires

«Comme il a été président d’Elf, il a payé les pots cassés», estime sa veuve auprès de l’AFP. En 2012, il est arrêté en Côte d’Ivoire puis extradé au Togo, où il est placé cinq mois en détention provisoire dans une affaire d’escroquerie. Rentré en France l’année suivante, il clame son innocence.

Retour à la vie professionnelle

Ces dernières années, il exerçait des activités de «conseiller» dans l’industrie, son «cheval de bataille», et «jusqu’au bout, il travaillait encore», explique sa femme à l’AFP.

Hommages et héritage

Loïk Le Floch-Prigent laisse derrière lui un héritage complexe, marqué par ses succès dans le monde de l’industrie et ses démêlés judiciaires. Sa disparition marque la fin d’une époque pour l’industrie française, où les grands capitaines d’industrie pouvaient à la fois atteindre des sommets et connaître des chutes spectaculaires.