Une tête d’affiche qui annule à la dernière minute : voilà la hantise de tous les festivals en plein air. Mais à Montreux, le casse-tête tient du cauchemar. La « faute » à l’esprit du festival, où les plateaux sont pensés – et vendus – sur mesure, et où chaque scène payante n’accueille « que » deux artistes par soir. Difficile de trouver le plan B idéal, tout en faisant oublier que c’est un plan B.
« Je trouve dommage que Laylow ait été remplacé par Grace Jones samedi passé, déplore par exemple un Vaudois. C’était le seul artiste rap sur la grande scène! Il y avait mieux à faire, comme upgrader Théodora de l’offre gratuite... Ca aurait eu plus de sens! »
Plus difficile que dans les autres openairs
Un défi de cohérence et de storytelling
Exit donc le rap français, et bonjour les femmes aux voix puissantes, car c’est la diva jamaïcaine qui a été choisie pour accompagner Yseult, dans une recomposition totale de la soirée. « Nos bookers ont fait chauffer leur carnet d’adresse, explique Kevin Donnet, chef de la communication du MJF. Mais on ne peut pas choisir quelqu’un aussi facilement que dans les festivals hétéroclites. On réfléchit à la cohérence, au storytelling. C’est compliqué, mais on sait composer avec cette donne. »
Gestion des demandes de remboursement
Pour ce cas précis, les demandes de remboursement ont été nombreuses, admet le festival. « Le jeune public de Laylow ne connait peut-être même pas Grace Jones, analyse Kevin Donnet. Mais au bout du compte, les nouvelles ventes ont dépassé le nombre de demandes de remboursement. »
Mark Ambor, comme une lettre à la poste
L’annulation de Sam Fender pour la soirée de ce mardi a fait moins de vagues. Son remplaçant, Mark Ambor, était quasiment du 1 pour 1, tant dans le style que dans la notoriété. « Ici, les demandes de remboursement ont été quasi nulles », se réjouit le chef de la communication du MJF.
Jusqu’ici, trois annulations ont émaillé la quinzaine. « On est toujours tristes quand ça arrive, mais c’est inévitable », conclut-il.
En résumé, le MJF doit naviguer entre la nécessité de trouver des remplaçants cohérents et la gestion des attentes du public, tout en maintenant l'esprit unique du festival.