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La Suède envisage de relever l'âge de mobilisation des officiers à 70 ans


Le gouvernement suédois prévoit de nouvelles mesures pour garantir la disponibilité du personnel militaire en temps de crise.

La Suède envisage de relever l'âge de mobilisation des officiers à 70 ans

Le gouvernement suédois a annoncé lundi envisager de relever à 70 ans l’âge limite pour rappeler au service actif les anciens officiers, dans le cadre de nouvelles mesures pour garantir la disponibilité du personnel militaire en temps de crise. Cette proposition est le résultat d’une enquête ordonnée par le gouvernement en 2024, l’année d’adhésion de la Suède à l’Otan, pour examiner comment les forces armées nationales pourraient être assurées de disposer d’effectifs en cas de conflit.

Ce pays scandinave a rompu avec deux siècles de non-alignement militaire pour rejoindre l’Alliance atlantique à la suite de l’invasion en 2022 de l’Ukraine par la Russie. La Suède, qui compte 10,5 millions d’habitants, traverse «une période grave», a dit le ministre de la Défense, Pal Jonson, au cours d’une conférence de presse. Et donc, «nous réalisons actuellement des investissements très importants dans la défense militaire», a-t-il ajouté.

Réformes majeures dans la défense suédoise

Augmentation de l'âge de mobilisation

Outre les importants investissements en matériel déjà annoncés, il faut également s’assurer que le personnel disponible est suffisant, a souligné Pal Jonson. La commission d’enquête suggère ainsi de porter à 70 ans l’âge auquel les anciens officiers peuvent être appelés sous les drapeaux, contre 47 ans actuellement. Elle propose également de supprimer toute limite au déploiement militaire des anciens appelés.

Réformes proposées

Actuellement, l’«obligation de déploiement» est maintenue pendant un maximum de 10 ans après la dernière période militaire effectuée, mais la commission d’enquête est favorable à une suppression de ce délai et de placer ceux qui n’ont pas servi pendant dix ans ou plus dans la force de réserve de l’armée. Ces propositions vont être examinées dans la perspective de la présentation d’un projet de loi au Parlement au début de l’année prochaine, a dit le ministre.

Contexte historique et évolutions récentes

Après la fin de la Guerre froide, la Suède a considérablement réduit ses dépenses en matière de défense, concentrant ses efforts militaires sur les missions internationales de maintien de la paix. Mais elle a fait marche arrière après l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 et a commencé à augmenter ses dépenses militaires.

En 2017, ce pays a réintroduit le service militaire obligatoire, sept ans après l’avoir abandonné. En mars, le gouvernement a annoncé qu’il augmenterait les dépenses de défense d’environ 300 milliards de couronnes (27,7 milliards d’euros) au cours de la prochaine décennie, afin de les porter à 3,5% du PIB d’ici à 2030.

Deux siècles de non-alignement

La Suède a longtemps maintenu une politique de non-alignement militaire, restant neutre pendant plus de deux siècles. Cependant, l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022 a marqué un tournant décisif, poussant le pays à rejoindre l’Otan et à repenser sa stratégie de défense.

Population en alerte

La population suédoise est consciente de la gravité de la situation actuelle. Le ministre de la Défense, Pal Jonson, a souligné que le pays traverse une période critique, nécessitant des investissements massifs dans la défense militaire. Ces réformes visent à garantir que la Suède soit prête à faire face à toute menace potentielle.

En conclusion, la Suède, en rejoignant l’Otan et en révisant ses politiques de défense, montre sa détermination à renforcer sa sécurité nationale. Les propositions de relever l’âge de mobilisation des officiers et de supprimer les limites de déploiement des anciens appelés sont des étapes cruciales dans cette direction.