La Suisse renoue avec le bon souvenir de la «marée Oranje» lors du Championnat d'Europe féminin. Moins impressionnant qu'en 2008, mais toujours aussi festif, le débarquement des fans des Pays-Bas donne des couleurs à cet événement sportif majeur.
La ferveur néerlandaise en Suisse
Un phénomène festif et collectif
La marée de supporteurs hollandais qui a inondé Berne est très clairement la manifestation des traditions de fête inhérentes au pays. On constate en effet que les Néerlandais se déplacent aussi massivement à d'autres compétitions sportives, par exemple le Tour de France. Dans le cas du «supportérisme» néerlandais, il se dégage clairement une forme de sociabilité du spectateur qui vivra en collectivité durant plusieurs jours.
Réminiscences de 2008
Nous sommes en 2008 et la marée oranje qui avait envahi trois fois Berne (tour préliminaire) et une fois Bâle (quart de finale perdu contre la Russie) avait marqué tout un peuple. Même Lausanne, où ils s'entraînaient, a vu quelques fûts se vider grâce à eux. À tel point que Thomas Busset, collaborateur scientifique au Centre International d'Etude du Sport (CIES), s'était fendu de l'analyse ci-dessous sur le sujet dans les colonnes du «Temps». Il pourrait faire exactement la même cette année, tant les «Leeuwinnen» ont déclenché un phénomène du même genre.
Différences et similitudes avec 2008
Après, clairement, nous ne sommes pas dans les mêmes chiffres astronomiques qu'à l'époque, quand ils avaient été d'abord entre 30'000 et 100'000 dans la capitale pour le premier tour et bien plus de 100'000 pour le quart de finale dans le coude du Rhin. Des chiffres gonflés, en plus, par des Suisses lambdas, attirés par la fête et qui ont fait le détour par la cité rhénane juste pour être de la partie, comme on irait à Paléo pour les à-côtés et pas pour les concerts.
Cette année, pour l'Euro féminin, ils sont peut-être une bonne dizaine de milliers à envahir les centres-villes à chaque partie des filles en «oranje» et l'ambiance y est folle. Dimanche, quelques maillots bleus - ils étaient environ 2000 au Parc Saint-Jacques le soir - se sont bien glissés au milieu des rues de Bâle ou sur la Barfüsserplatz, lieu de rendez-vous officiel des Néerlandais. Mais l'impression de mini-marée reste.
L'organisation festive
Ils ont d'ailleurs bien fait les choses, puisque là où Xherdan Shaqiri brandit les coupes gagnées avec Bâle, la Fédération néerlandaise a posé un stand pour donner encore un peu plus de couleurs à leurs fans et distribuer des posters de leurs joueuses. Et ça, encore, c'est sans vous parler du bus à étage «officiel» de l'équipe nationale qui écume tous les pays pour lesquels les Néerlandais gagnent le droit de jouer un grand tournoi international. Amateurs de grosse musique qui fait boum boum bienvenus. À écouter avec modération toutefois.
Les chiffres de la billetterie
Selon ce qu'on a pu apprendre dans l'après-midi, entre 6000 et 8000 billets avaient été écoulés auprès des deux fédérations de France et des Pays-Bas. Et là, les comptes ne sont pas forcément bons. Comme précédemment ici, à Zurich ou à Lucerne - un décompte y avait été fait: ils étaient 8000 -, les Néerlandais ont trouvé des places par d'autres biais. Mais, surtout, pas mal d'entre eux viennent aussi dans les villes… juste pour y être.
L'ambiance inébranlable
Mathieu van der Poel avait beau réaliser un numéro sur le Tour de France - ah le «virage des Hollandais», dans la mythique ascension vers l'Alpe d'Huez... - ce dimanche après-midi, impossible de les déconcentrer du bon moment qu'ils vivaient et qu'ils étaient venus chercher sous nos latitudes. Même les quelques averses qui ont refroidi l'atmosphère n'ont pas réussi à faire pâlir le maquillage officiel offert sur la «Barfi». La «fan walk» d'un peu plus tard non plus, même si là l'orage a été un peu plus sévère (avec alerte de degré 3 de MétéoSuisse pour la route). On n'a pas réussi à compter, mais certainement que la Suisse alémanique n'avait pas vu une telle manifestation depuis bien longtemps.