L'Union européenne et dix-sept pays européens ont exprimé leur «profonde inquiétude» face à la dégradation de la situation en Géorgie, où une vague de répression contre les opposants et les journalistes est en cours. Dans une déclaration conjointe publiée samedi, ces pays ont menacé de sanctions la Géorgie si les autorités ne libèrent pas les opposants et journalistes emprisonnés.
«Nous n’hésiterons pas à utiliser toute la panoplie d’outils unilatéraux et multilatéraux à notre disposition si les autorités géorgiennes continuent de prendre des mesures portant atteinte à la démocratie et aux droits de l’Homme en Géorgie», ont averti ces pays, parmi lesquels la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni.
Répression politique en Géorgie
Condamnations politiques
Au moins cinq figures de l’opposition géorgienne ont été condamnées ces dernières semaines pour avoir refusé de témoigner devant une commission parlementaire enquêtant sur de possibles abus commis à l’époque où le président Mikheïl Saakachvili dirigeait le pays (2004-2013), lui-même emprisonné depuis 2021.
Les signataires de cette déclaration sont les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la Belgique, du Danemark, de l’Espagne, de l’Estonie, de la Finlande, de la France, de l’Irlande, de l’Islande, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Norvège, des Pays-Bas, de la Pologne, de la République tchèque, du Royaume-Uni, de la Suède et du haut représentant de l’Union européenne.
Objectif politique
Selon eux, ces condamnations répondent à des «raisons politiques (...) dont l’objectif est clairement d’étouffer l’opposition politique en Géorgie à quelques mois des élections locales».
Cette répression «contribue au démantèlement de la démocratie en Géorgie et à une transformation rapide en un régime autoritaire», dénoncent-ils, notant qu’elle a déjà «entraîné par réaction une forte dégradation de notre relation, notamment la diminution de l’assistance à la Géorgie et de la coopération avec les autorités géorgiennes».
Appel à un changement de cap
Pour les Européens, «il n’est pas trop tard pour changer de cap». Les autorités géorgiennes doivent pour cela «libérer immédiatement les personnalités politiques, les journalistes et les militants détenus injustement, revenir sur leur législation répressive et ouvrir un dialogue national».
Crise politique en Géorgie
La Géorgie connaît une crise politique depuis la victoire du parti Rêve géorgien aux législatives d’octobre 2024, rejetée par l’opposition qui a jugé le scrutin truqué.
Fin novembre 2024, le gouvernement a annoncé qu’il suspendait le processus d’adhésion à l’Union européenne, suscitant de grandes manifestations d’opposition réprimées par le pouvoir dans la violence, à coups de menaces et d’arrestations de militants et de manifestants.
Cette situation alarmante en Géorgie continue de préoccuper la communauté internationale, qui appelle à un retour à la démocratie et au respect des droits de l’Homme.