Le plus grand narcotrafiquant d’Équateur, Adolfo Macias surnommé «Fito», a accepté vendredi d’être extradé vers les États-Unis, où le parquet l’accuse de trafic de cocaïne et d’armes, a annoncé la Cour nationale de justice du pays sud-américain.
Considéré comme l’un des plus dangereux criminels d’Équateur, «Fito» avait été arrêté fin juin dans sa ville natale de Manta, à 350 km au sud-ouest de Quito, après un an et demi de cavale. Il s’était évadé en janvier 2024 du centre pénitentiaire de Guayaquil, sur lequel il avait l’emprise et où il purgeait depuis 2011 une peine de 34 ans de réclusion pour crime organisé, trafic de drogue et meurtre.
L'extradition de «Fito»
Acceptation de l'extradition
Vêtu de l’uniforme orange des détenus et la barbe taillée, «Fito» a assisté vendredi à l’audience depuis sa cellule, en visio-conférence, et a répondu au juge: «Oui, j’accepte» (l’extradition). Cette décision ouvre la voie à son transfert. «Une fois l’extradition (…) acceptée, la procédure pour son transfert vers les États-Unis suivra son cours», a indiqué la Cour dans un communiqué.
Rôle du président Daniel Noboa
Le président équatorien Daniel Noboa devra ordonner la remise de «Fito» à la justice américaine. Ce dernier deviendra le premier Équatorien à être extradé depuis le rétablissement en Équateur de cette procédure par référendum en 2024, une mesure défendue par Daniel Noboa dans sa lutte contre le crime organisé.
Implications pour le crime organisé
Chef d’un des principaux gangs du pays, les Choneros, qui règne notamment sur le trafic de cocaïne, «Fito» a été associé à l’assassinat en août 2023 de l’un des principaux candidats à l’élection présidentielle équatorienne, Fernando Villavicencio.
Son évasion début 2024 avait déclenché une vague de violences sans précédent dans le pays, faisant des dizaines de morts et générant des mutineries dans plusieurs prisons ainsi que des combats de rue déclenchés par les gangs. Daniel Noboa avait alors déclaré le pays en «conflit armé interne» et déployé l’armée pour tenter de neutraliser la vingtaine de groupes criminels impliqués.
Contexte géographique et stratégique
De par sa situation entre la Colombie et le Pérou – les plus grands pays producteurs mondiaux de cocaïne – et ses ports stratégiques sur le Pacifique, l’Équateur est devenu ces dernières années le théâtre de violents affrontements pour le contrôle des territoires destinés à l’acheminement de la cocaïne, dont les principales destinations sont les États-Unis et l’Europe.
Rétablissement de l’extradition
Le rétablissement de l’extradition en Équateur par référendum en 2024 marque un tournant dans la lutte contre le crime organisé. Cette mesure, défendue par le président Daniel Noboa, vise à renforcer la coopération internationale pour démanteler les réseaux criminels transfrontaliers.
En acceptant son extradition vers les États-Unis, «Fito» ouvre la voie à une nouvelle ère de collaboration entre les autorités équatoriennes et américaines dans la lutte contre le narcotrafic et le crime organisé.