Logo webradio media

Couvre-feu pour les mineurs à Triel-sur-Seine face aux incivilités


Le maire de Triel-sur-Seine impose un couvre-feu nocturne pour les mineurs jusqu'en novembre, suite à une recrudescence d'actes d'incivilités.

Couvre-feu pour les mineurs à Triel-sur-Seine face aux incivilités

Face à une «recrudescence d’actes d’incivilités» commis par des mineurs, le maire de Triel-sur-Seine (Yvelines) a mis en place jusqu’à novembre un couvre-feu et des autorisations parentales de déplacement pour les mineurs entre 23H00 et 5H00 du matin, selon un arrêté municipal paru début juillet. Cette mesure, bien que pouvant paraître drastique, a été prise dans un objectif préventif et afin de garantir la sécurité des mineurs, mais aussi celle des Triellois et de leurs biens, explique la commune sur son site.

Cette décision se justifie par une augmentation des actes d’incivilités commis par des mineurs sur la commune, tels que des dégradations de mobilier urbain ou des vols, assure la ville, sans plus de précisions.

Un couvre-feu pour les mineurs à Triel-sur-Seine

Reprendre le contrôle

Le maire de Triel, Cédric Aoun, a assuré à l’AFP que cet arrêté permettait aux parents de «reprendre le contrôle» en accordant ou non une autorisation de sortie et aux policiers municipaux qui patrouillent la nuit de «vérifier que les parents sont bien au courant que leurs enfants sont dehors». Les policiers «commenceront par avertir les parents puis, s’il y a récidive, ils passeront à la verbalisation», détaille Cédric Aoun.

Comme durant le Covid

Les motifs pour lesquels les enfants ou adolescents pourront se déplacer à ces horaires rappellent ceux en vigueur lors des confinements liés au Covid-19: déplacements «ne pouvant être différés» en raison du travail, d’activités associatives ou de sport, «motif familial impérieux» ou encore sortie avec un animal de compagnie «dans un rayon maximal d’un kilomètre autour du domicile». Cette attestation permettra «de distinguer les jeunes livrés à eux-mêmes de ceux bénéficiant d’un encadrement parental», estime la commune.

Précédent arrêté annulé

En mai 2025, saisi par la Ligue des droits de l’homme (LDH), le tribunal administratif avait annulé un précédent arrêté de Cédric Aoun visant à interdire tout rassemblement de plus de deux personnes «troublant la tranquillité, la sécurité et la salubrité publiques» entre 8h00 et 4h00 du matin dans plusieurs secteurs de la commune.

Réactions et controverses

Pour la section locale de la Ligue des droits de l’homme (LDH), contactée par l’AFP, cette mesure est «complètement inadaptée», «pénalisante et inquiétante» et contrevient aux «libertés fondamentales d’aller et de venir des jeunes mineurs», de surcroît sur une période de vacances. «Cela introduit une méfiance envers les jeunes: tous sont jugés délinquants, potentiellement», s’indigne la LDH de Poissy et ses environs (dont Triel-sur-Seine), qui «étudie les éventuelles suites à donner».

Mesures similaires dans d'autres villes

En région parisienne, en avril, Viry-Châtillon (Essonne) avait adopté une mesure similaire pour les moins de 13 ans. En 2024, d’autres villes comme Nice, Béziers ou Limoges ont instauré des règles du même genre.

Le texte concerne une grande partie de la ville, dont les bords de Seine, l’ensemble des parcs, le centre commercial et plusieurs artères.