Le président libanais, Joseph Aoun, a exclu vendredi toute normalisation de ses relations avec Israël, tout en se déclarant pour une situation pacifique avec le pays voisin qui occupe encore une partie de son territoire. Cette déclaration fait suite aux propos du ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, qui avait affirmé le 30 juin qu'Israël était «intéressé» par une normalisation avec la Syrie et le Liban.
Les deux pays sont toujours en état de guerre avec Israël, et Damas a affirmé qu’une normalisation était «prématurée». Le président libanais a «fait la distinction entre la paix et la normalisation», selon un communiqué de la présidence.
La Position du Liban sur la Normalisation
Paix mais pas de Normalisation
«La paix est l’absence de guerre, ce qui est important pour nous au Liban à l’heure actuelle. Quant à la question de la normalisation, elle n’est pas envisagée dans la politique étrangère libanaise actuelle», a-t-il dit, en recevant une délégation d’un centre de réflexion. Il a appelé Israël à se retirer de cinq points qu’il occupe dans le sud du Liban, assurant que cette présence «entravait le déploiement de l’armée jusqu’à la frontière».
Accord de Cessez-le-feu et Présence Militaire
L’accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre à la guerre entre le Hezbollah pro-iranien et Israël stipule que seuls l’armée libanaise et les Casques bleus soient déployés dans le sud du pays. Le Hezbollah doit pour sa part retirer ses forces et démanteler toute infrastructure militaire dans cette région. Les autorités libanaises ont remis cette semaine à un émissaire américain leur réponse, qui n’a pas été rendue publique, à une demande de désarmer le Hezbollah dans le reste du pays.
Monopole des Armes et Stabilité
Le président libanais a déclaré dans ce cadre que les autorités étaient déterminées à «avoir le monopole des armes dans le pays». L’application de cette décision «tiendra compte de l’intérêt de l’État et de la stabilité, afin de préserver la paix civile d’une part et l’unité nationale de l’autre», a-t-il dit, signifiant que le désarmement du Hezbollah ne se ferait pas par la force. Longtemps force politique dominante au Liban, le Hezbollah est la seule faction à avoir conservé son arsenal, dont dès après la guerre civile au Liban (1975-1990), au nom de la «résistance contre Israël».
Résistance contre Israël
Le Hezbollah a conservé son arsenal au nom de la «résistance contre Israël». Cette position est justifiée par la nécessité de défendre le pays contre toute agression israélienne, ce qui complique les efforts de désarmement et de normalisation.
En conclusion, la position du Liban sur la normalisation avec Israël reste ferme, avec une distinction claire entre la paix et la normalisation. Le retrait israélien des territoires occupés et le désarmement du Hezbollah sont des enjeux cruciaux pour la stabilité régionale.