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Offensive jihadiste et rebelle à Alep : le régime syrien en difficulté


Les jihadistes et rebelles syriens ont conquis la majeure partie d'Alep en trois jours. Une offensive qui fragilise le régime de Bachar al-Assad.

Offensive jihadiste et rebelle à Alep : le régime syrien en difficulté

En quelques jours seulement, les jihadistes et les factions rebelles du nord de la Syrie ont réussi à conquérir la majeure partie d'Alep. Cette offensive fulgurante marque un tournant significatif dans le conflit syrien, mettant en lumière la fragilité du régime de Bachar al-Assad et les enjeux diplomatiques complexes qui sous-tendent cette crise.

Les jihadistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), alliance dominée par l’ancienne branche syrienne d’Al-Qaïda, et des rebelles soutenus par la Turquie ont lancé une offensive majeure contre le régime de Bachar al-Assad. Mercredi, ils ont attaqué des territoires du régime dans la province d’Alep et dans la région voisine d’Idleb (nord-ouest). En seulement trois jours, ils ont conquis des dizaines de villages et la majeure partie des quartiers d’Alep, y compris des bâtiments gouvernementaux et des prisons.

L'offensive fulgurante à Alep

Une campagne défensive transformée en offensive

L'offensive a été présentée comme une campagne défensive face à une escalade du régime, en réponse à de précédents bombardements intensifs de l’armée syrienne et de son allié russe contre des zones rebelles du nord-ouest. Le jour même où une trêve entrait en vigueur au Liban entre l’armée israélienne et le Hezbollah, les rebelles syriens ont lancé leur attaque.

Les combats et leurs conséquences

Les combats ont fait plus de 300 morts, principalement des combattants, dont une centaine des forces gouvernementales et leurs alliés, mais aussi 28 civils, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). La perte des quartiers d’Alep est particulièrement symbolique, car en 2016, la reconquête par le régime de tous les secteurs rebelles de la métropole constituait une victoire essentielle pour Bachar al-Assad et ses alliés.

Réactions internationales

Vendredi, le Kremlin a appelé les autorités syriennes à «mettre de l’ordre au plus vite» à Alep. Téhéran a dénoncé un complot fomenté par les Etats-Unis et Israël. L’offensive intervient à un moment diplomatique délicat, alors que depuis des années, un potentiel rapprochement entre Damas et Ankara piétine. Moscou et l’Iran plaident pour une détente, mais Damas réclame un retrait des troupes turques déployées dans le nord syrien le long de la frontière.

Analyse des experts

Pour Caroline Rose, de l’Institut Newlines basé à Washington, la réaction mesurée des alliés de Damas pourrait bien être «une manière de forcer le régime à négocier d’une position plus faible, en l’absence de tout signe de soutien des Russes et des Iraniens», estime-t-elle sur le réseau social X.

«Dans les prochains jours, si (les rebelles) parviennent à garder leurs gains (territoriaux), ce sera un test révélateur de l’étendue de l’engagement turc», indique Mme Khalifa. L’offensive constitue indéniablement un coup dur pour Damas. «Les lignes du régime se sont effondrées à un rythme incroyable qui a pris tout le monde par surprise», estime Mme Khalifa.

Faiblesse du régime syrien

Malgré des combats confirmés par l’armée syrienne, jihadistes et rebelles ont progressé sans être confrontés à «aucune résistance significative» assure Rami Abdel Rahmane, qui dirige l’OSDH. Par le passé, Damas a pu compter sur le soutien de l’aviation russe et sur les forces du Hezbollah libanais, absorbées ces deux derniers mois par leur guerre ouverte contre Israël.

La fulgurance de l’offensive vient «rappeler à quel point le régime est faible» estime-t-il, ajoutant que les forces pro-gouvernementales avaient probablement baissé leur garde à la faveur du calme précaire qui régnait dans le nord.

Pourquoi maintenant?

  • Escalade des bombardements du régime et de son allié russe contre des zones rebelles.
  • Trêve entre l’armée israélienne et le Hezbollah au Liban.
  • Faiblesse perçue du régime syrien et absence de soutien significatif de ses alliés.

Quels enjeux diplomatiques?

  • Potentiel rapprochement entre Damas et Ankara.
  • Réactions de Moscou et Téhéran appelant à une détente.
  • Retrait des troupes turques du nord syrien réclamé par Damas.

Le régime affaibli

L’offensive fulgurante des jihadistes et des rebelles à Alep met en lumière la fragilité du régime de Bachar al-Assad. La perte de territoires stratégiques et l’absence de soutien significatif de ses alliés traditionnels soulignent les défis auxquels le régime est confronté. Les prochains jours seront cruciaux pour déterminer l’étendue de l’engagement turc et les répercussions diplomatiques de cette offensive.