Le premier ministre kosovar, Albin Kurti, a dénoncé vendredi une «attaque» après l’explosion d’un canal vital pour deux centrales thermiques du Kosovo. Cette explosion menace gravement l’approvisionnement en énergie du pays, selon les déclarations du premier ministre. Kurti a condamné cette action, qu’il a qualifiée de «criminelle et terroriste», et a attribué la responsabilité de cette attaque à la Serbie.
Une attaque contre des infrastructures critiques
L'explosion et ses conséquences
L’explosion s’est produite près de la ville de Zubin Potok, dans le nord du Kosovo. Le canal endommagé alimente en eau deux centrales électriques au charbon, essentielles pour le système de refroidissement et représentant la principale source d’électricité du Kosovo. Si les dégâts ne sont pas rapidement réparés, une partie du pays risque d’être privée d’électricité dès samedi matin, a averti le premier ministre.
Réactions et accusations
Lors d’une conférence de presse convoquée tard vendredi, Albin Kurti a déclaré : «C’est une attaque criminelle et terroriste visant à détruire nos infrastructures critiques». Il a ajouté que «l’attaque a été menée par des professionnels» et que le gouvernement kosovar croit que cette action est orchestrée par des gangs dirigés par la Serbie.
Les États-Unis, via leur ambassade à Pristina, ont également condamné fermement cette attaque. «Nous suivons la situation de près […] et nous avons offert notre soutien total au gouvernement du Kosovo pour veiller à ce que les responsables de cette attaque criminelle soient identifiés et tenus de rendre des comptes», a déclaré l’ambassade sur Facebook.
Contexte des tensions entre le Kosovo et la Serbie
Les tensions entre le Kosovo et la Serbie persistent depuis la guerre entre les forces serbes et les Kosovars à la fin des années 1990. Le Kosovo a déclaré son indépendance en 2008, une décision que la Serbie refuse de reconnaître. La Serbie encourage les Serbes à rejeter leur loyauté envers Pristina et maintient des institutions publiques dites «parallèles» dans les zones serbes du Kosovo.
Le démantèlement récent de ces institutions par le gouvernement du premier ministre Albin Kurti a ravivé les tensions. L’attaque de vendredi suit une série d’incidents violents dans le nord du Kosovo, où les Serbes sont majoritaires, notamment des grenades lancées contre un bâtiment municipal et un poste de police en début de semaine.
Réactions et enquêtes en cours
L’AFP a sollicité une réaction du gouvernement serbe, qui n’a pas répondu immédiatement. Les images publiées par les médias locaux montrent une brèche sur un côté du canal d’où l’eau s’écoule abondamment, illustrant l’ampleur des dégâts.
Le premier ministre n’a pas donné de détails sur l’étendue des dégâts subis par le canal, qui relie le nord du Kosovo, à majorité serbe, à la capitale Pristina, également partiellement alimentée en eau potable par ce canal.
Cette attaque contre des infrastructures critiques souligne la fragilité de la situation politique et sécuritaire au Kosovo, ainsi que la nécessité de résoudre les tensions persistantes avec la Serbie.