La Suède prévoit de sonder les immigrés sur leurs «valeurs» afin d’améliorer leur intégration dans la société progressiste et libérale du pays, a indiqué dimanche Simona Mohamsson, la nouvelle ministre suédoise de l’Intégration.
Le gouvernement suédois de droite, arrivé au pouvoir en 2022 avec le soutien du parti d’extrême droite des Démocrates de Suède, s’est engagé à durcir sa politique en matière d’immigration tout en améliorant l’intégration des immigrés. La ministre de l’Intégration, nommée lors d’un remaniement ministériel il y a une semaine, a déclaré que la société laïque et non patriarcale de la Suède pouvait poser des problèmes aux immigrants venant de pays plus traditionnels et conservateurs.
«Nous sommes un pays extrême, dans le bon sens du terme. Pour les personnes qui rejoignent notre société, il peut être un peu difficile de s’y retrouver», a-t-elle dit dans une interview au journal suédois Dagens Nyheter.
L'importance des valeurs dans l'intégration
Les résultats des enquêtes précédentes
Des enquêtes antérieures menées par le groupe de recherche World Values Survey ont montré que certains immigrants nouvellement arrivés en Suède ont des opinions divergentes de celles des Suédois de souche sur des questions comme le divorce, les relations sexuelles avant le mariage, l’avortement et l’homosexualité. Après dix ans en Suède, leurs valeurs avaient évolué et étaient plus proches de celles des Suédois de souche, selon l’enquête World Values Survey.
«Dix ans, c’est beaucoup trop long. C’est toute une génération de filles qui ne peuvent pas choisir qui elles veulent aimer ou de garçons qui ne peuvent pas sortir du placard», a affirmé Simona Mohamsson.
Le plan de sondage
Quelque 3000 personnes seront interrogées cet automne sur leurs «valeurs», la moitié d’entre elles étant d’origine suédoise et l’autre moitié «non occidentale», a-t-elle expliqué, assurant que «le résultat guidera les efforts d’intégration à l’avenir».
Selon elle, le plan ne vise pas à «changer les opinions», mais plutôt à «maintenir les valeurs que nous avons en Suède». Ceux qui choisissent de venir en Suède ont la responsabilité d’essayer de s’intégrer dans la société, a-t-elle insisté. «Vivre en Suède n’est pas un droit humain», a-t-elle souligné.
L'évolution de la politique d'immigration en Suède
La Suède a accueilli un grand nombre de réfugiés depuis les années 1990, beaucoup fuyant des pays comme l’Afghanistan, l’Iran, l’Irak, la Somalie, la Syrie et l’ex-Yougoslavie. Mais à la suite d’un afflux important en 2015, les gouvernements suédois successifs, de gauche comme de droite, ont durci les règles en matière d’asile.
En 2024, environ 20% des habitants de la Suède sont nés dans un autre pays, contre environ 11% en 2000, selon Statistics Sweden.
Cette initiative de la ministre Simona Mohamsson vise à mieux comprendre les défis auxquels sont confrontés les nouveaux arrivants et à adapter les politiques d’intégration en conséquence. En sondant les valeurs des immigrants, la Suède espère créer un environnement plus inclusif et harmonieux pour tous ses résidents.