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Le taux de chômage des jeunes diplômés américains atteint un sommet


Le taux de chômage des jeunes diplômés aux États-Unis est à son plus haut niveau depuis 2013. Les raisons incluent un ralentissement de l'embauche et une incertitude économique.

Le taux de chômage des jeunes diplômés américains atteint un sommet

Aux États-Unis, le taux de chômage des jeunes diplômés est le plus élevé depuis novembre 2013, si l’on exclut la pandémie de Covid-19. Et il ne fait qu’augmenter. En deux ans, Rebecca Atkins, 25 ans, a candidaté à plus de 250 postes. Des démarches qui n’ont pas abouti, alors que les jeunes diplômés américains sont confrontés au taux de chômage le plus élevé depuis plus de dix ans. «C’était extrêmement décourageant», explique la jeune femme, diplômée en droit en 2022. «J’ai été convaincue (par ces candidatures infructueuses) que j’étais une mauvaise personne et que je ne savais pas travailler», déplore-t-elle.

À 5,8 %, le taux de chômage des jeunes diplômés américains est le plus élevé depuis novembre 2013, si l’on exclut la pandémie de Covid-19, selon les données officielles. Il reste supérieur au taux de chômage global aux États-Unis, qui s’est stabilisé entre 3,5 et 4 % après la pandémie, une situation extrêmement inhabituelle, disent les experts. Et il ne fait qu’augmenter.

Les raisons derrière cette hausse du chômage

Ralentissement cyclique de l’embauche

Selon les analystes, cette tendance est probablement le résultat d’un ralentissement cyclique de l’embauche post Covid-19, en particulier dans les secteurs où les nouveaux diplômés sont nombreux, tels que la tech, la finance et le commerce, ainsi que de l’incertitude économique générale née des premiers mois tumultueux de l’administration Trump.

Coût élevé des études

Aux États-Unis, où les frais de scolarité sont très onéreux, le coût moyen d’une formation universitaire de premier cycle est de 27'673 dollars par an, selon les données officielles. Les jeunes gens en recherche d’un premier emploi sont ainsi, le plus souvent, criblés de dettes. Par ailleurs, les offres d’emploi dans le domaine du service aux entreprises ont diminué de plus de 40 % depuis 2021, selon une étude rédigée par Matthew Martin, économiste pour Oxford Economics, les emplois du secteur de la tech étant touchés de manière disproportionnée.

Impact de l’intelligence artificielle

«On pourrait s’attendre à ce que les postes de cols blancs ne soient pas aussi exposés aux ralentissements cycliques» que les autres emplois, dit-il. «Il s’agit en partie d’un ralentissement du rythme des embauches, car les entreprises redimensionnent leurs effectifs après avoir embauché à des taux très élevés en 2022, mais l’on assiste également à l’effet de l’intelligence artificielle», poursuit-il, signalant la possibilité que l’IA élimine certains postes de début de carrière.

Politique menée par Trump

Selon Gregory Daco, économiste pour le cabinet de conseil EY-Parthenon, le ralentissement des embauches dans le secteur de la tech, alors que les entreprises s’efforcent de conserver leurs talents, affecte de manière «disproportionnée» les jeunes diplômés. C’est, selon lui, le résultat des changements profonds liés à la politique menée par le président Donald Trump depuis sa prise de pouvoir en janvier: «L’expérience d’une incertitude extrêmement élevée en ce qui concerne les politiques commerciales, fiscales ou autres de l’administration a poussé de nombreuses entreprises à potentiellement ralentir ou geler leurs embauches», dit-il.

Il a toutefois mis en garde contre une conclusion hâtive selon laquelle l’IA avait déjà commencé à éliminer les postes de juniors, soulignant que son déploiement reste pour l’instant limité dans la plupart des secteurs. «La réalité est que beaucoup d’entreprises en sont encore aux premières étapes de l’adoption de ces nouvelles technologies, et je pense qu’il serait un peu prématuré de supposer que nous avons atteint un niveau d’utilisation (...) qui aurait un impact visible», nuance-t-il.

Incertitude économique

L’incertitude économique générale et les politiques fluctuantes de l’administration Trump ont également contribué à cette situation. Les entreprises, face à une instabilité politique et économique, ont choisi de ralentir ou de geler leurs embauches, affectant ainsi les jeunes diplômés qui cherchent à entrer sur le marché du travail.

En conclusion, les jeunes diplômés américains font face à un marché du travail particulièrement difficile, marqué par un ralentissement des embauches, des coûts élevés de scolarité et une incertitude économique accrue. Les défis sont nombreux, mais il est crucial de comprendre les facteurs sous-jacents pour mieux soutenir cette population vulnérable.