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Kneecap défie les controverses à Glastonbury malgré les poursuites judiciaires


Le groupe de rap nord-irlandais Kneecap a défié les critiques en se produisant à Glastonbury. Le rappeur Mo Chara, accusé d'infraction terroriste, a proclamé sa liberté sur scène.

Kneecap défie les controverses à Glastonbury malgré les poursuites judiciaires

Le trio de rappeurs nord-irlandais du groupe Kneecap, dont l’un des membres fait l’objet de poursuites judiciaires après avoir été accusé d’avoir arboré en concert un drapeau du Hezbollah, a livré samedi une prestation pleine de défi sur la scène du festival britannique de Glastonbury. «Glastonbury, je suis un homme libre», a lancé Liam O’Hanna, de son nom de scène Mo Chara. La semaine dernière, le Premier ministre travailliste Keir Starmer avait estimé qu’il n’était pas «approprié» que le groupe se produise au festival.

Le rappeur est accusé de s’être couvert d’un drapeau du mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah, classé terroriste au Royaume-Uni, pendant un concert à Londres le 21 novembre 2024. Il lui est également reproché d’avoir crié «Allez le Hamas! Allez le Hezbollah!».

Un concert sous haute tension

Inculpation et réactions

Inculpé en mai, il a comparu le 18 juin à Londres pour «infraction terroriste». Le groupe a nié tout soutien au Hezbollah, dénonçant une décision «politique». «Cette situation peut être assez stressante, mais elle est minime par rapport à ce que vit le peuple palestinien», a lancé le rappeur, portant son keffieh emblématique et des lunettes de soleil noires, à des milliers de fans enthousiastes, dont beaucoup brandissaient des drapeaux palestiniens.

Soutien à Palestine Action

Liam O’Hanna a également salué le groupe Palestine Action, quelques jours après que la ministre britannique de l’Intérieur Yvette Cooper a annoncé qu’il allait être interdit en vertu de la loi antiterroriste. Des militants de ce groupe avaient auparavant maculé de peinture rouge des avions d’une base de la Royal Air Force.

Réactions avant le concert

Avant que Kneecap ne monte sur scène, le duo de rap punk Bob Vylan a appelé la foule à scander «Mort, mort aux IDF», en référence aux forces de défense israéliennes. Une fois sur scène, Kneecap a appelé les festivaliers à scander des insultes visant Keir Starmer.

Annulations et soutiens

Depuis que Liam O’Hanna a été inculpé, le groupe a été retiré de la programmation d’une série de concerts estivaux, notamment en Ecosse et en Allemagne. Mais les organisateurs du célèbre festival de Glastonbury ont maintenu leur présence: «Les personnes qui n’aiment pas la politique de l’événement peuvent aller ailleurs», a déclaré Michael Eavis, cofondateur du festival du Somerset (sud-ouest), dans un article publié dans un journal gratuit destiné aux festivaliers.

Pressions sur la BBC

La BBC, partenaire du festival depuis 1997, a de son côté subi des pressions pour ne pas diffuser le concert. Dans une déclaration samedi, un porte-parole a indiqué que la performance ne serait pas diffusée en direct mais qu’elle serait probablement disponible à la demande par la suite.

Décision «politique»

Le groupe a nié tout soutien au Hezbollah, dénonçant une décision «politique». Cette situation a suscité de nombreuses réactions et débats sur la liberté d'expression et les limites de l'engagement politique dans l'art.

«Mort, mort aux IDF»

L'appel à scander «Mort, mort aux IDF» par le duo de rap punk Bob Vylan avant la montée sur scène de Kneecap a ajouté une dimension supplémentaire à la controverse entourant le concert. Ce slogan a été perçu par certains comme une incitation à la haine, tandis que d'autres y voient une expression de soutien à la cause palestinienne.

En conclusion, la performance de Kneecap à Glastonbury a été un moment marquant, non seulement pour le groupe mais aussi pour le festival lui-même. Les réactions et les débats qui ont suivi montrent à quel point la musique et la politique peuvent être étroitement liées.