Clark Olofsson, l’un des criminels les plus redoutés et célèbres de l’histoire suédoise, est mort à l’âge de 78 ans, rapportent des médias locaux. Selon sa famille citée par Dagens ETC, il s’est éteint à l’hôpital d’Arvika après une longue maladie. Né en 1947, Olofsson a défrayé la chronique dans les années 1970 avec une série de braquages et de délits violents. Il a été condamné à de multiples reprises pour vols, cambriolages, tentatives de meurtre, agressions, trafic de drogue. Sa trajectoire hors norme a même inspiré une série Netflix baptisée « Clark ». Il avait déjà commencé à basculer dans la criminalité dès ses 16 ans. À 19 ans, il avait été incarcéré pour avoir agressé deux policiers, avant de réussir sa première évasion — la première d’une longue liste puisqu'il a réussi à s'évader seize fois, souvent de manière spectaculaire, au cours des années suivantes. Malgré tout, Clark Olofsson a passé plus de la moitié de sa vie derrière les barreaux.
Le criminel derrière le « syndrome de Stockholm » est mort
L’affaire qui a fait le tour du monde
Olofsson est entré dans la légende à la fin août 1973, lors d’une prise d’otages retentissante à la banque Kreditbanken de Stockholm. Son ancien complice de prison, Jan-Erik Olsson, y avait pris trois employées en otage et exigé que Clark Olofsson, alors détenu, soit amené sur place, en plus d’une rançon et d’un véhicule pour s’enfuir.
La police avait accepté et les deux braqueurs étaient restés retranchés avec les quatre otages pendant six jours, sous le regard permanent des médias. Durant cette période, Olofsson avait tissé un lien surprenant avec les otages, allant jusqu’à leur prêter sa veste et leur laisser un accès libre aux toilettes.
« On passe un bon moment »
Une des otages, Kristin Enmark, avait même déclaré au téléphone au Premier ministre suédois de l’époque, Olof Palme : «Je n’ai pas peur de Clark ni de l’autre type. Ce qui m’inquiète, c’est la police» et ajouté : «Croyez-le ou non, on passe un vraiment bon moment.»
L’unité d’intervention a fini par utiliser du gaz lacrymogène pour mettre fin à la prise d’otages, sans faire de blessés graves. Les deux criminels ont été arrêtés.
Naissance du « syndrome de Stockholm »
C’est ce rapprochement inhabituel entre victimes et agresseurs qui a popularisé le terme «syndrome de Stockholm», décrivant le mécanisme psychologique par lequel une personne otage développe de la sympathie pour son ravisseur. Kristin Enmark est d’ailleurs restée en contact avec Olofsson après sa libération, et leur relation aurait même pris une dimension amoureuse.
Une vie derrière les barreaux
Olofsson, qui avait épousé en 1976 la Belge Marijke Demuynck en prison, avait ensuite obtenu la nationalité belge sous le nom de Daniel Demuynck. Il a été libéré pour la dernière fois en 2018, à 71 ans, après une peine de neuf ans pour trafic de drogue. Depuis, il n’avait plus fait parler de lui. Père de six enfants, il a vécu en Suède jusqu’à son décès.
Clark Olofsson laisse derrière lui une légende complexe et controversée, marquée par une vie de crime et de notoriété. Son décès marque la fin d’une époque pour ceux qui ont suivi ses exploits et ses évasions spectaculaires.