P. Diddy, de son vrai nom Sean Combs, fait face à un réquisitoire accablant de la part de la procureure Christy Slavik dans son procès pour trafic sexuel à New York. Les plaidoiries pourraient se terminer vendredi, mais les délibérations devraient plutôt débuter lundi prochain.
Après des semaines de témoignages souvent bouleversants, les parties ont présenté leurs derniers arguments jeudi. La procureure a accusé P. Diddy d’avoir utilisé «du pouvoir, de la violence et de la peur» pour forcer d’anciennes petites amies à participer à des marathons sexuels sans leur consentement.
Un Réquisitoire Accablant
Des Accusations Graves
«Il s’est servi du pouvoir, de la violence et de la peur pour obtenir ce qu’il voulait. Et il comptait sur le silence et la honte pour garder ses crimes cachés», a déclaré la procureure Christy Slavik aux jurés du tribunal de Manhattan, sous les yeux de l’accusé.
Âgé de 55 ans, P. Diddy est accusé d’avoir forcé des femmes, dont son ex-petite amie Cassie et une autre femme témoignant sous le pseudonyme de Jane, à se livrer à des marathons sexuels avec des hommes prostitués. Selon l’accusation, les employés de P. Diddy devaient notamment livrer de la drogue aux victimes pour obtenir leur soumission et leur silence.
Un Contrôle Total
La procureure a souligné l’immense contrôle qu’exerçait P. Diddy sur ses victimes. «Il est devenu de plus en plus puissant et dangereux grâce au soutien de sa garde rapprochée et de ses affaires», a-t-elle ajouté, faisant référence à la fortune du rappeur, évaluée à environ 700 millions de dollars par le magazine Forbes.
«Il ne s’agissait absolument pas de choix libres», a martelé la procureure, précisant que les victimes présumées «étaient droguées, badigeonnées d’huile, épuisées et avaient mal». Elle a également rappelé les menaces de destruction de réputation et la dépendance financière des victimes.
Des Preuves Accablantes
Les procureurs ont présenté des milliers de pages de transcriptions de conversations téléphoniques ou d’échanges de SMS qui semblent témoigner de la détresse des victimes présumées. Des documents financiers, notamment des paiements effectués via l’application CashApp à des prostitués masculins et des relevés de chambres d’hôtel et de trajets en avion, ont également été présentés pour prouver le transport de personnes à des fins sexuelles.
La Défense de P. Diddy
Le rappeur a plaidé non coupable et sa défense soutient que ces femmes participaient de leur plein gré à ces «freak-offs», ou marathons sexuels, avec d’autres hommes. La défense a également utilisé des messages de désir et d’affection pour semer un doute raisonnable chez les membres du jury.
Les jurés ont visionné des vidéos de ces marathons sexuels, qualifiés de criminels par les procureurs, mais présentés comme consentis et participant d’un mode de vie «polyamoureux» par la défense de P. Diddy.
Les Dernières Plaidoiries
La défense doit plaider vendredi. P. Diddy a choisi de ne pas témoigner, et ses avocats vont tenter de semer un doute raisonnable chez les membres du jury quant aux accusations des procureurs. Les jurés, qui ont reçu l’instruction de ne pas suivre l’actualité entourant cette affaire hypermédiatisée, pourraient commencer à délibérer lundi.
Les plaidoiries pourraient se terminer vendredi, mais il y a peu de chances que les jurés commencent à délibérer sur-le-champ. L’accusation et la défense s’attendent plutôt à un début des délibérations lundi.
Des Témoignages Bouleversants
Une vidéo capturée en mars 2016 par une caméra de surveillance d’un hôtel chic de Los Angeles, diffusée par CNN l’an dernier, montre P. Diddy traîner Cassie au sol et lui porter plusieurs coups, puis lui arracher son téléphone des mains. «Imaginez dire non à cette personne», a lancé la procureure au jury.
Les témoignages bouleversants et les preuves accablantes présentées au cours du procès ont mis en lumière les accusations graves portées contre P. Diddy. Les prochains jours seront cruciaux pour déterminer l’issue de ce procès très médiatisé.