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Kirsty Coventry priorise la question du genre et la sélection des JO


La nouvelle présidente du CIO veut clarifier l'accès aux compétitions féminines et mieux désigner les hôtes des Jeux Olympiques.

Kirsty Coventry priorise la question du genre et la sélection des JO

Kristy Coventry dessine ses deux premiers chantiers

Présente jeudi à Lausanne, la nouvelle présidente du CIO a notamment mis la question du genre au centre de ses préoccupations.

Clarifier l’accès aux compétitions féminines, mieux désigner les hôtes des JO: la Zimbabwéenne Kirsty Coventry a fixé jeudi ses deux premiers chantiers à la tête du Comité international olympique, dont elle a récupéré les clés lundi.

Première femme et première Africaine à la tête du sport mondial, la septuple médaillée olympique de natation a profité de la passation officielle à Lausanne, organisée par son prédécesseur Thomas Bach, pour consulter la centaine de membres du CIO pendant un jour et demi.

Protéger la catégorie féminine

Comme attendu, tant le sujet avait agité le tournoi de boxe des JO-2024 de Paris, «il y a eu un soutien écrasant» à l’idée «que nous devons protéger la catégorie féminine», a déclaré l’ex-championne à la presse.

Alors que l’instance olympique laisse depuis fin 2021 les fédérations internationales fixer chacune leurs règles d’éligibilité, «les membres sont convenus que le CIO devait jouer un rôle de premier plan à cet égard», a poursuivi Coventry.

Des différences selon les sports

L’organisation va donc lancer «un groupe de travail» avec des experts et représentants des fédérations internationales, a confirmé la nouvelle présidente, qui avait annoncé cette intention dès son élection le 20 mars en Grèce.

Elle ne s’est pas avancée sur l’issue de cette réflexion, qui concerne à la fois les athlètes transgenres et les sportives avec des «différences de développement sexuel» (DDS), également appelées «intersexes».

«Nous comprenons qu’il y aura des différences selon les sports», a-t-elle seulement précisé, alors que l’impact des caractéristiques de genre – morphologiques ou hormonales – varie considérablement selon les disciplines.

Règles très variées

Les instances de l’athlétisme et de la boxe ont d’ailleurs rétabli ces derniers mois des tests génétiques, en vigueur aux JO entre 1968 et 1996 avant d’être abandonnés, pour exclure tout athlète présentant des chromosomes «XY» de la catégorie féminine.

Mais les autres fédérations ont un éventail de règles très variées, souvent différentes pour les athlètes DDS et transgenres, ou considèrent simplement qu’un passeport attestant d’un état civil féminin suffit à concourir chez les femmes.

L’ancienne nageuse entend placer «les recherches scientifiques et médicales au coeur de la démarche», pour «regarder les faits et les nuances», une approche qui promet d’intenses débats tant les facteurs de la performance restent à élucider.

Quand attribuer les JO?

Par ailleurs, les membres du CIO ont demandé «une pause» dans le processus de sélection des hôtes des Jeux olympiques – pour l’heure attribués jusqu’aux JO-2034 à Salt Lake City, a expliqué Coventry.

Ils souhaitent «être davantage impliqués dans le processus», au lieu de simplement ratifier une décision balisée par une commission dédiée, qui discute confidentiellement avec des «parties intéressées» avant d’en sélectionner une seule.

Trouver le bon moment

Surtout, ce deuxième «groupe de travail» devra réfléchir «au moment adéquat» pour désigner les futurs hôtes, qui a longtemps été fixé sept ans avant l’édition concernée, mais n’obéit plus à aucune règle.

Or le temps donné aux organisateurs pour se préparer, une tâche colossale logistiquement comme politiquement, varie désormais presque du simple au double: Los Angeles-2028 et de Brisbane-2032 ont été désignés onze ans avant l’échéance, mais les Alpes françaises ont récupéré les JO-2030 en juillet dernier seulement.

L’enjeu, pour Kirsty Coventry, est de définir «le moment le plus efficace» pour ne pas «surcharger» les parties impliquées, depuis l’hôte lui-même jusqu’aux fédérations internationales chargées de superviser la préparation des épreuves.

Les prochains JO à attribuer sont l’édition d’été de 2036, pour laquelle les candidatures plus ou moins avancées se bousculent, de l’Inde à l’Afrique du Sud en passant par la Turquie, la Hongrie, le Qatar ou l’Arabie saoudite.

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