La justice espagnole a confirmé en appel mercredi la condamnation de l’ancien patron du foot espagnol Luis Rubiales à une amende de 10'000 francs pour le baiser imposé à la joueuse Jenni Hermoso en août 2023, une affaire qui avait indigné le monde entier.
La cour d’appel de l’Audience nationale a jugé «correcte» la qualification des faits en «agression sexuelle» lors du jugement de première instance, a-t-elle indiqué dans sa décision, confirmant qu’il n’y avait pas eu de consentement dans ce baiser imposé par l’ex-numéro 1 de la fédération espagnole de football.
Les Détails de la Condamnation
Première Instance et Appel
Luis Rubiales avait été condamné le 14 février à 10'000 francs d’amende pour agression sexuelle, mais relaxé du délit de coercition. La cour d’appel a aussi confirmé mercredi l’interdiction pour Rubiales de s’approcher d’Hermoso dans un rayon de 200 mètres, ainsi que celle de communiquer avec elle pendant un an.
Réactions et Appels
Le tribunal a également rejeté les autres appels déposés par le parquet, qui avait dénoncé la «partialité» du juge et réclamait un nouveau procès, et par Jenni Hermoso. L’avocate de Luis Rubiales a annoncé à l’AFP qu’il se pourvoirait en cassation auprès du Tribunal suprême, la plus haute juridiction espagnole.
Demande de la Procureure
La procureure avait requis en première instance deux ans et demi de prison contre Luis Rubiales pour agression sexuelle et pour les pressions ensuite exercées sur la joueuse pour atténuer le scandale.
Contexte de l'Affaire
Luis Rubiales, 47 ans, ancien président de la Fédération espagnole de football (RFEF) avait vu sa carrière prendre fin brutalement dans la foulée de la victoire de l’Espagne en finale du Mondial féminin à Sydney, le 20 août 2023. Ce soir-là, devant les caméras du monde entier, il avait pris à deux mains la tête de l’attaquante de la «Roja» Jennifer Hermoso, avant de l’embrasser par surprise sur la bouche.
Réactions et Conséquences
Face à l’indignation suscitée par ce geste, l’ex-homme fort du football espagnol avait tout d’abord refusé de démissionner pour «un petit bisou consenti», dénonçant un supposé «faux féminisme» et assurant qu’il avait obtenu l’autorisation de la joueuse avant de l’embrasser. Il avait fini par démissionner en septembre 2023, deux semaines après les faits.
Témoignages et Positions
Lors de son procès, il avait campé sur ses positions, se disant «absolument sûr» que Jenni Hermoso avait consenti à ce baiser. En face, Jenni Hermoso, érigée en symbole de la lutte contre le sexisme dans le sport, avait décrit les «innombrables» pressions subies après ce geste pour étouffer le scandale.
Contexte Légal
Depuis une réforme du Code pénal espagnol, un baiser non consenti peut être considéré comme une agression sexuelle, catégorie pénale regroupant tous les types de violence sexuelle.
En conclusion, cette affaire met en lumière les enjeux de consentement et de respect dans le monde du sport, et souligne l'importance de la justice dans la protection des victimes d'agressions sexuelles.