Un Marine américain a été condamné à sept ans de prison par un tribunal japonais, ont annoncé mercredi les autorités locales, dans une nouvelle affaire d’agression sexuelle impliquant l’un des 54'000 militaires américains stationnés au Japon.
James Clayton, 22 ans, qui avait plaidé non coupable, était accusé d’avoir blessé une femme d’une vingtaine d’années en l’étranglant alors qu’il tentait de la violer en mai 2024 à Okinawa, dans le sud du Japon, selon l’agence Kyodo et d’autres médias locaux. Le tribunal de district de Naha a condamné mardi l’homme à sept ans de prison pour «avoir blessé une personne en tentant d’avoir un rapport sexuel non consenti», a déclaré un porte-parole du tribunal à l’AFP.
Un verdict sévère et controversé
Les détails de l'affaire
Le juge a qualifié le comportement de l’accusé de «tellement dangereux qu’il aurait pu mettre la vie de la victime en danger, et d’extrêmement malveillant», selon l’agence Jiji Press. Le parquet avait requis une peine de dix ans d’emprisonnement. Les avocats de M. Clayton ont plaidé qu’il n’avait pas utilisé la force physique et s’était «contenté de la prendre dans ses bras avant de partir», selon le quotidien Yomiuri Shimbun. La défense envisage de faire appel de la décision, ont précisé les médias, citant son avocat.
Tensions entre militaires américains et population locale
Les relations entre les militaires et la population locale sont depuis longtemps tendues sur l’île subtropicale d’Okinawa, à l’est de Taïwan, où est basé l’essentiel du contingent militaire américain. Quatre-vingt personnes liées aux forces américaines ont été mises en examen l’an dernier à Okinawa pour divers délits.
Parmi ces affaires, huit étaient des vols et des actes sexuels non consentis, a indiqué un policier à l’AFP. Il s’agirait du chiffre le plus élevé enregistré depuis 30 ans. Le viol collectif d’une fillette de 12 ans par trois soldats américains en 1995 avait provoqué une onde de choc, relançant les appels à revoir le pacte de 1960 autorisant le stationnement de troupes américaines au Japon.
Conséquences et réactions
Cette affaire met en lumière les tensions persistantes entre la population locale et les militaires américains stationnés à Okinawa. Les incidents impliquant des soldats américains ont souvent suscité des réactions vives de la part des résidents, qui demandent une révision des accords de stationnement et une meilleure gestion des comportements des militaires.
Les autorités locales et nationales japonaises ont exprimé leur préoccupation face à ces incidents et ont appelé à des mesures plus strictes pour prévenir de tels actes à l’avenir. Les États-Unis, de leur côté, ont réaffirmé leur engagement à coopérer avec les autorités japonaises pour assurer la sécurité et le bien-être des résidents locaux.
Contexte historique et perspectives futures
Le viol collectif de 1995 a marqué un tournant dans les relations entre les États-Unis et le Japon, en particulier à Okinawa. Depuis lors, plusieurs mesures ont été mises en place pour améliorer la sécurité et la coopération entre les deux pays. Cependant, les incidents récents montrent que des défis subsistent.
Pour l’avenir, il est crucial que les deux gouvernements travaillent ensemble pour renforcer les mécanismes de prévention et de réponse aux incidents impliquant des militaires américains. Cela inclut des efforts pour améliorer la formation et la discipline au sein des forces américaines stationnées au Japon, ainsi que des initiatives pour renforcer la confiance et la coopération avec les communautés locales.
En conclusion, la condamnation de James Clayton souligne la gravité des crimes commis et la nécessité de continuer à travailler sur les relations entre les militaires américains et la population locale à Okinawa. Seules des actions concertées et une coopération renforcée permettront de surmonter ces défis et de garantir la sécurité et le bien-être de tous.