Donald Trump a une nouvelle fois déconcerté ses alliés de l’Otan, en restant évasif sur son engagement à les défendre, avant même son arrivée mardi au sommet de l’Alliance à La Haye, pourtant réunie pour s’engager à dépenser plus, conformément à ses exigences.
L’article 5 peut «se définir de plusieurs façons», a-t-il lancé dans l’avion le transportant vers La Haye. Cet article, pierre angulaire de l’Alliance, pose le principe de défense mutuelle: si un pays membre est attaqué, tous les autres se portent à son secours. Attendu mardi dans la soirée, le président américain participera à un dîner de gala, à l’invitation du roi des Pays-Bas, Willem-Alexander, avant d’assister mercredi à l’unique session de travail, réduite à moins de trois heures.
Un sommet sous haute tension
Engagements financiers et défense mutuelle
Les 32 pays de l’Otan vont confirmer lors de ce sommet leur engagement à consacrer au moins 5% de leur Produit intérieur brut (PIB) à leurs dépenses de sécurité d’ici 2035. Ce pourcentage a été réclamé par le président américain, faute de quoi il a menacé de ne plus défendre les «mauvais payeurs».
En répondant à cette exigence, les pays européens de l’Otan espéraient en retour un engagement ferme des États-Unis, conformément à l’article 5 du traité de l’Alliance, qui oblige tous ses membres à venir en aide à celui qui serait attaqué. «Cinq, c’est le chiffre magique» du sommet: 5% et article 5, résumait un diplomate européen à Bruxelles peu avant ce sommet. La durée du sommet a également été resserrée au maximum pour éviter tout impair et ne pas contrarier le président américain.
Réactions et compromis
«Le président américain et les dirigeants des États-Unis sont totalement engagés en faveur de l’Otan», a assuré Mark Rutte mardi. «Arrêtez de vous inquiéter!», a-t-il lancé à l’adresse des Européens, les appelant à se concentrer sur ce «gros problème, cet énorme caillou dans la chaussure, à savoir que nous ne dépensons pas assez».
Les 32 pays membres de l’Otan se sont mis d’accord sur un compromis: un engagement à consacrer, d’ici 2035, 3,5% aux dépenses militaires stricto sensu, et 1,5% à des dépenses de sécurité au sens large, comme la cybersécurité ou la mobilité militaire, plus facilement atteignables.
Réactions internationales
Lundi, Mark Rutte s’est réjoui de ce «bond en avant», le Kremlin dénonçant le lendemain une «militarisation effrénée» de l’Alliance. Dans une tribune commune publiée lundi soir par le «Financial Times», Emmanuel Macron et Friedrich Merz ont souligné que l’Europe devait se réarmer «non pas parce que quelqu’un nous le demande, mais parce que nous sommes clairvoyants et le devons à nos citoyens».
Donald Trump a assuré dans l’avion le conduisant aux Pays-Bas qu’il rencontrerait «probablement» le président ukrainien.
Dans leur déclaration finale, les Alliés réaffirmeront leur soutien à Kiev, qui a déjà atteint cette année quelque 35 milliards d’euros, a assuré lundi Mark Rutte.