Dominique de Villepin, l’ancien Premier ministre, a franchi une nouvelle étape vers une potentielle candidature à la présidentielle de 2027 en annonçant la création de son parti, La France humaniste. Ce mouvement, décrit comme «un mouvement d’idées, de citoyens», sera dirigé par Benoît Jimenez, le maire UDI de Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise).
«Il s’agit d’avoir un lieu pour rassembler les centaines de personnes – élus locaux, chefs d’entreprises, militants associatifs...- qui veulent s’engager et réfléchir à un projet présidentiel», a expliqué Benoît Jimenez à l’AFP. Cette initiative marque une étape cruciale pour Dominique de Villepin, qui ne cache plus ses ambitions présidentielles, fort de sa notoriété et de sondages qui le placent parmi les politiques préférés des Français.
Un Parti pour Rassembler et Réfléchir
Préparation et Stratégie
Dominique de Villepin a affirmé mardi sur France Inter qu’il n’avait «aucun doute sur le fait que nous aurons les signatures et la capacité de financer une campagne le moment venu». Il se décrit comme «un homme qui est préparé à la complexité des choix internationaux et qui ne découvre pas l’international le jour où il arrive à l’Élysée», une critique voilée à l’encontre d’Emmanuel Macron.
Critiquant «l’idée d’un président qui veut tout faire», ce qui «n’a pas marché depuis 2007», ce gaulliste milite pour «un chef de l’État arbitre, garant des institutions et inspirateur de la nation». Selon M. Jimenez, le parti va se structurer pendant l’été, et Dominique de Villepin va progressivement se faire entendre sur d’autres sujets que l’international.
Projets et Idées
Après la publication d’un essai intitulé «Le pouvoir de dire non», qui développe ses idées écologiques, Dominique de Villepin a évoqué mardi son projet de réforme des retraites. Il prévoit de revenir sur la mesure d’âge de départ à 64 ans pour reprendre «le projet de réforme à points» proposé lors du premier quinquennat de Macron, mais selon lui «saboté par Édouard Philippe».
Assurant avoir eu depuis son départ de Matignon en 2007, «18 ans pour réfléchir et tirer les leçons» – il avait mis la jeunesse dans la rue avec un projet de contrat d’embauche spécifique – il défend «la mesure» face à la «surenchère», qu’elle soit «sécuritaire» ou «budgétaire».
Critiques et Positions
Dans sa ligne de mire, «la dérive identitaire» de son ancien camp des Républicains et de leur nouveau président Bruno Retailleau. «C’est facile de faire des contrôles au faciès à la Gare du Nord, on divise les Français, on stigmatise, mais ça ne rend pas la France plus forte», a-t-il lancé à l’égard du ministre de l’Intérieur.
S’il séduit jusqu’à l’électorat de LFI, il se dit «en accord sur à peu près rien» avec le mouvement de Jean-Luc Mélenchon, que ce soit «le changement de constitution ou la montée de l’antisémitisme dans notre pays que je n’ai jamais qualifié de résiduel».
Sondages et Perspectives
Pour l’instant, les bons sondages de popularité ne se traduisent pas en intentions de vote. En 2012, une première tentative de participer à la présidentielle face à son ennemi juré Nicolas Sarkozy avait tourné court avec des sondages ne dépassant pas 3%.
Cependant, Dominique de Villepin semble déterminé à tirer les leçons de ses expériences passées et à se préparer pour une nouvelle aventure politique. Avec la création de La France humaniste, il espère rassembler et mobiliser autour d’un projet commun, porteur de ses valeurs et de ses idées pour la France.