Les prisons françaises sont proches d’»un point de rupture» du fait de la surpopulation, alertent dans un communiqué jeudi des directeurs pénitentiaires. De directeurs pénitentiaires, sont sortis de leur devoir de réserve pour enjoindre le gouvernement français d’adopter «un plan d’action d’urgence», face à la surpopulation carcérale. «La surpopulation pénale conduit les établissements pénitentiaires à un point de rupture», a averti le congrès du Syndicat national des directeurs pénitentiaires-Cfdt (SNDP-Cfdt) dans un communiqué.
Le syndicat, non majoritaire dans la profession mais représentant des directeurs de prison et de services pénitentiaires d’insertion et de probation, a souligné que la situation actuelle rend à la société des personnes potentiellement plus dangereuses qu’au jour de leur incarcération.
Un appel à l'action urgente
Un plan d'action d'urgence demandé
Le SNDP-Cfdt remettra vendredi au ministère de la Justice une motion adoptée mardi lors de son congrès pour enjoindre «le garde des Sceaux de mettre en œuvre un plan d’action urgence», a précisé le syndicat à l’AFP.
Statistiques alarmantes
En France, au 1er mai 2025, 83681 personnes étaient détenues pour 62570 places, soit une densité carcérale globale de 133,7%, selon les chiffres du ministère de la Justice. La surpopulation est responsable de conditions de détention «indignes» et met «dangereusement» à mal la sécurité des personnels, a souligné le syndicat dans son communiqué.
Impact sur la réinsertion
«L’objectif de réinsertion des personnes détenues est durablement obéré», ont ajouté ces directeurs pénitentiaires. Les conditions de surpopulation rendent difficile la mise en œuvre de programmes de réinsertion efficaces, ce qui aggrave encore la situation.
Critiques des annonces politiques
«Les annonces politiques, qui s’accumulent et, parfois, se contredisent, ne répondent pas à l’urgence du moment et ne font aujourd’hui que déplacer voire aggraver les problèmes», juge le syndicat. Les directeurs pénitentiaires estiment que des mesures concrètes et cohérentes sont nécessaires pour résoudre cette crise.
La situation des prisons françaises est donc au cœur des préoccupations des directeurs pénitentiaires, qui appellent à une action immédiate et concertée pour éviter un point de rupture imminent.
