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Nouvel interrogatoire pour la grand-tante du petit Grégory Villemin


La justice ordonne un nouvel interrogatoire de Jacqueline Jacob, désignée par une expertise en graphologie comme l'auteur d'une lettre anonyme menaçante.

Nouvel interrogatoire pour la grand-tante du petit Grégory Villemin

La justice a ordonné mercredi un nouvel interrogatoire de la grand-tante du petit Grégory Villemin, tué en 1984, en vue de sa possible mise en examen pour «association de malfaiteur criminelle», a indiqué le procureur général de la Cour d’appel de Dijon. Cette décision marque un nouveau tournant dans l'affaire qui a bouleversé la France il y a près de quatre décennies.

La convocation de Jacqueline Jacob, qu’une expertise en graphologie a désigné comme l’auteur d’une lettre anonyme menaçante adressée en 1983 aux parents du petit Grégory, «ne devrait pas intervenir avant quelques mois», précise Philippe Astruc dans un communiqué. Elle avait déjà été mise en examen en 2017 pour «enlèvement et séquestration suivie de mort», avec son époux Marcel. Mais les poursuites les visant avaient été annulées pour vice de forme.

Un dossier complexe et controversé

Réouverture du dossier en 2008

La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Dijon, qui supervise le dossier depuis sa réouverture en 2008, a listé en début d’année les «éléments qui concernent Jacqueline Jacob», rapporte le procureur général, sans donner de détails. Le parquet général a estimé que ces éléments «ne suffisaient pas» à la poursuivre pénalement, précise-t-il.

Décision de la chambre de l'instruction

Mais, suite à une audience le 9 avril, la chambre de l’instruction a rendu mercredi un arrêt demandant à son président de «procéder à l’interrogatoire» de Mme Jacqueline Jacob et «envisager sa mise en examen sous la qualification d’association de malfaiteur criminelle», selon son communiqué.

Rappel des faits

Grégory Villemin, 4 ans, a été retrouvé noyé et ligoté le 16 octobre 1984 dans une rivière des Vosges. Le jour-même, une lettre anonyme est adressée au père par un «corbeau» qui harcèle depuis plusieurs années la famille.

Bernard Laroche, un cousin du père, est rapidement mis en cause sur la base d’accusations de sa belle-fille, une adolescente de 15 ans, qui reviendra ensuite sur ses propos. Il est relâché, mais Jean-Marie Villemin, convaincu de sa culpabilité, le tue en mars 1985.

Procéder à l'interrogatoire

La décision de la chambre de l’instruction de procéder à l’interrogatoire de Jacqueline Jacob et d'envisager sa mise en examen pour «association de malfaiteur criminelle» pourrait apporter de nouveaux éléments dans cette affaire complexe et toujours non résolue. Les enquêteurs espèrent que cet interrogatoire permettra de faire la lumière sur les circonstances entourant la mort du petit Grégory et les motivations des auteurs de la lettre anonyme.

Cette nouvelle étape judiciaire suscite à la fois espoir et scepticisme chez les observateurs et les proches de la famille Villemin, qui attendent depuis des décennies des réponses définitives à cette tragédie.