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Verdict attendu pour la «reine des ordures» en Suède


Bella Nilsson, ex-dirigeante de Think Pink, accusée de crime environnemental pour 200 000 tonnes de déchets toxiques déversés illégalement.

Verdict attendu pour la «reine des ordures» en Suède

Une ex-dirigeante d’entreprise, autoproclamée «la reine des ordures» et accusée du déversement illégal de 200 000 tonnes de déchets, va être fixée mardi sur son sort dans la plus grande affaire de criminalité environnementale jugée en Suède. Un temps saluée pour sa gestion des déchets, l’entreprise Think Pink est accusée d’avoir dispersé ces centaines de milliers de tonnes de matériaux toxiques – polluants éternels, plomb, mercure, arsenic...- sur 21 sites entre 2015 et 2020, sans intention de les traiter correctement. Bella Nilsson, ancienne stripteaseuse et ex-directrice générale de Think Pink, est accusée de «crime environnemental aggravé» aux côtés de quatre autres personnes.

Les cinq prévenus, qui ont rejeté les accusations, encourent six ans de prison. Mme Nilsson affirme avoir été la victime d’un complot orchestré par ses concurrents. Think Pink était employée par de nombreuses communes, entreprises de construction, copropriétés et foyers pour recycler et traiter leurs déchets de construction mais aussi de l’électronique, des métaux, du plastique, du bois, des jouets ou encore des pneus. Mais la société n’a rien trié et a laissé ces amas de détritus à l’abandon, entraînant la libération d’importantes quantités de substances toxiques dans l’air, le sol et l’eau, portant atteinte à la santé des humains, des animaux et de la flore, selon l’accusation.

Les conséquences environnementales et économiques

Impact sur l'environnement

Plusieurs communes réclament des dommages et intérêts pour les coûts de nettoyage et de décontamination, à hauteur de 260 millions de couronnes (environ 20 millions de francs). L’une des principales plaintes provient du conseil municipal de Botkyrka, où deux montagnes de déchets Think Pink ont brûlé pendant des mois en 2020 et 2021 après s’être enflammées spontanément. L’une d’entre elles se trouvait à proximité de deux réserves naturelles.

Sites contaminés et mesures à prendre

Le site de Kagghamra, enfoui sous le sable pour étouffer l’incendie, n’a cessé de propager de la fumée que récemment. Des tests vont être menés sur ces déchets toxiques avant que les responsables politiques ne décident des mesures à prendre. Le tribunal de Södertörn (sud de Stockholm) doit rendre son verdict à 11h (09h GMT).

Dommages et intérêts

Les communes affectées par les déchets toxiques de Think Pink réclament des dommages et intérêts pour couvrir les coûts de nettoyage et de décontamination. Les montants demandés s'élèvent à 260 millions de couronnes, soit environ 20 millions de francs. Ces fonds sont nécessaires pour réparer les dégâts causés à l'environnement et pour protéger la santé des habitants.

Le verdict attendu ce mardi sera crucial pour déterminer les responsabilités et les sanctions pour ce crime environnemental aggravé. Les accusés risquent jusqu'à six ans de prison, et les communautés locales espèrent obtenir justice et compensation pour les dommages subis.