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Rapatriement des enfants et mères françaises des camps syriens


Une délégation française revient de Syrie avec des demandes de rapatriement de mères et enfants de jihadistes présumés, malgré le refus des autorités françaises.

Rapatriement des enfants et mères françaises des camps syriens

Une délégation française composée d’associations, d’un élu et d’avocats, de retour de camps en Syrie où sont détenues des familles françaises de jihadistes présumés du groupe État islamique (EI), a relayé lundi à Paris la volonté d’une vingtaine d’enfants et de mères d’être rapatriés en France. Depuis la défaite de l’EI en Syrie il y a plus de cinq ans, les forces kurdes contrôlent plusieurs camps et prisons dans la région, où sont retenues des dizaines de milliers de personnes soupçonnées de liens avec l’organisation jihadiste.

Parmi elles figurent environ 120 enfants et une cinquantaine de femmes françaises, selon le groupe qui était composé notamment d’Amélie Morineau, présidente de la commission Libertés et droits de l’homme du Conseil national des barreaux (CNB) et de l’eurodéputé Mounir Satouri. Le groupe s’est rendu dans le camp Roj ainsi que dans les centres Orkesh et Houri et dans la prison d’Alaya.

Les Demandes de Rapatriement

Les Témoignages des Détenus

Ils sont revenus «avec des demandes de consentement» à rentrer, qui ont été filmées, de cinq jeunes détenus devenus majeurs ainsi que de quatre mères demandant le rapatriement de leurs enfants âgés de six à 16 ans, et, pour trois d’entre elles leur retour à elles aussi, a indiqué lors d’une conférence de presse Me Marie Dosé. Les dernières demandes ont été refusées par les autorités françaises, selon elle.

«Ça suffit ce cauchemar», témoigne notamment dans une vidéo prise par la délégation et diffusée lundi Adem, 22 ans, dont le nom de famille n’a pas été donné, emmené de force en Syrie quand il avait 11 ans. Selon Matthieu Bagard, président du pôle expertise Syrie de l’ONG Avocats sans frontières France, leur séjour en Syrie est la preuve que les conditions sécuritaires actuelles «n’empêchent pas non plus les rapatriements effectués par un très grand nombre d’autres pays», dont l’Allemagne et la Russie. Et ce y compris depuis que les nouvelles autorités islamistes ont renversé le président Bachar al-Assad et pris le pouvoir en décembre.

Les Enjeux Juridiques et Humanitaires

«Les soldats-enfants en droit international sont des victimes de guerre», a rappelé Me Dosé, indiquant avoir déposé en France le 10 avril auprès du doyen des juges d’instruction une plainte pour détention arbitraire et traitement inhumain et dégradant. En février, l’administration kurde a annoncé, en coordination avec l’ONU, son intention de vider d’ici fin 2025 les camps du nord-est de la Syrie des déplacés syriens et irakiens, y compris les proches présumés de jihadistes.

La France, frappée par des attentats jihadistes fomentés par l’EI, notamment en 2015, a cessé les rapatriements à l’été 2023 après avoir mené quatre opérations en un an, malgré plusieurs condamnations internationales dont celle en 2022 de la Cour européenne des droits de l’Homme.

Les Réactions Internationales

La situation des enfants et des mères françaises retenus dans les camps syriens a suscité de nombreuses réactions internationales. Plusieurs organisations non gouvernementales et institutions internationales ont appelé à un rapatriement urgent de ces individus, soulignant les conditions de vie précaires et les risques pour leur sécurité.

Parmi les arguments avancés, on retrouve :

  • Le respect des droits de l’homme et des conventions internationales.
  • La nécessité de protéger les enfants, considérés comme des victimes de guerre.
  • Les obligations légales et morales de la France envers ses citoyens.

En conclusion, la situation des enfants et des mères françaises retenus dans les camps syriens reste préoccupante. Les appels au rapatriement se multiplient, et les autorités françaises sont sous pression pour agir. La délégation française espère que ses témoignages et ses actions contribueront à faire avancer la cause de ces familles et à leur offrir une issue favorable.