Sept hommes ont été reconnus vendredi coupables des viols de deux jeunes filles qu’ils avaient transformées en esclaves sexuelles, dans le dernier procès en date d’une affaire de gang pédocriminel au Royaume-Uni. Mohammed Zahid, 64 ans, Mushtaq Ahmed, 67 ans, Kasir Bashir, 50 ans, Mohammed Shahzad, 44 ans, Naheem Akram, 48 ans, Roheez Khan, 39 ans, et Nisar Hussain, 41 ans, connaitront leur peine à une date ultérieure.
Le juge Jonathan Seely du tribunal de Manchester a prévenu qu’ils encouraient de «longues peines de prison». Tous ont été maintenus en détention, à l’exception de Kasir Bashir qui a disparu avant le début du procès. Pendant le procès, le procureur Rossano Scamardella avait décrit les sévices imposés aux deux jeunes filles, âgées de 13 ans au début des faits, qui ont duré cinq ans, entre 2001 et 2006.
Un scandale de grande ampleur
Des sévices insoutenables
Il a raconté qu’elles étaient obligées d’avoir des rapports sexuels «avec plusieurs hommes le même jour», «dans des appartements vétustes, sur des matelas moisis» ou encore «dans des voitures, des parkings ou des entrepôts désaffectés». C’était «où et quand ces hommes le souhaitaient», avait-il poursuivi, soulignant que ces adolescentes avaient été réduites au statut d’objet.
L'inaction des autorités
L’une des jeunes filles, qui vivait dans un foyer pour enfants à l’époque, a indiqué que les travailleurs sociaux l’avaient qualifiée de «prostituée». À la fin de l’audience, le détective Alan Clitherow de la police du Grand Manchester, a présenté ses excuses pour l’inaction des autorités de l’époque.
L'Opération Lytton
Les sept hommes ont été poursuivis dans le cadre de l’Opération Lytton, une enquête lancée en 2015 par la police du Grand Manchester sur des faits d’exploitation sexuelle de mineures à Rochdale, une ville proche de Manchester. Au total, 37 individus ont été inculpés dans ce cadre, et plusieurs procès doivent encore avoir lieu à partir de septembre.
Un phénomène récurrent
Pendant plusieurs décennies, dans plusieurs villes anglaises, des groupes d’hommes majoritairement d’origine pakistanaise s’en sont pris à des filles et jeunes filles, pour la plupart blanches et issues de milieux défavorisés. Plus d’une centaine d’hommes ont été condamnés, et les victimes sont estimées à plusieurs milliers. La police et les services sociaux ont été sévèrement critiqués pour avoir échoué à protéger les jeunes victimes.
Réactions et controverses
Ce scandale des «grooming gangs» est revenu dans l’actualité début janvier, quand le milliardaire Elon Musk a accusé le Premier ministre Keir Starmer d’avoir laissé des «groupes de violeurs exploiter des jeunes filles sans avoir à faire face à la justice». Le dirigeant travailliste était à la tête du parquet d’Angleterre et du Pays de Galles entre 2008 et 2013.
Les réactions à ces accusations ont été vives, mettant en lumière les failles du système judiciaire et social dans la protection des mineurs. Ce procès et les condamnations qui en découlent rappellent l’urgence de mettre en place des mesures plus efficaces pour prévenir de tels crimes et protéger les victimes.