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Un collégien de 14 ans mis en examen pour le meurtre d'une surveillante


Quentin G. a été placé en détention provisoire après avoir poignardé une surveillante à Nogent. Le collège a rouvert ses portes et une marche blanche est prévue.

Un collégien de 14 ans mis en examen pour le meurtre d'une surveillante

Quentin G., le collégien de 14 ans qui a poignardé à mort mardi une surveillante de son établissement à Nogent (Haute-Marne), a été mis en examen jeudi pour meurtre et placé en détention provisoire. Il a été mis en examen pour «meurtre sur une personne chargée d’une mission de service public», une circonstance aggravante, et placé sous le statut de témoin assisté pour des «violences aggravées» sur un gendarme lors de son interpellation immédiatement après les faits, a annoncé le procureur de Dijon, Olivier Caracotch.

Un juge des libertés et de la détention a ensuite décidé de le placer en détention provisoire «dans le quartier pour mineurs d’une maison d’arrêt», a ajouté le procureur de Dijon. Devant le juge d’instruction, Quentin G. a «confirmé les déclarations qu’il avait faites lors de sa garde à vue», selon la même source.

Un adolescent «sans compassion» et «fasciné par la violence»

L’adolescent avait dit en garde à vue qu’il avait voulu tuer une surveillante, «n’importe laquelle», avait rapporté mercredi le procureur de Chaumont Denis Devallois, dressant le portrait glaçant d’un adolescent «sans compassion», «fasciné par la violence» et «en perte de repères», mais sans «aucun signe évoquant un possible trouble mental».

Réactions et témoignages

Antoine Chateau, l’avocat de Quentin G., a dit dans un communiqué transmis jeudi à l’AFP se dissocier «de certaines affirmations faites» par le procureur de Chaumont, en insistant sur la nécessité de mener à bien des expertises psychologiques et psychiatriques «au plus tôt de l’enquête».

Du fait de sa minorité, le mis en cause encourt une peine de 20 ans de réclusion criminelle au lieu d’une peine de prison à perpétuité. Il avait été interpellé mardi juste après les faits, lors d’un contrôle inopiné des sacs des élèves par des gendarmes devant son établissement.

Réouverture du collège et hommages

Après deux jours de fermeture, le collège Françoise-Dolto de Nogent a rouvert ses portes jeudi, mais seulement quelques dizaines d’élèves sont revenus si rapidement après le drame, a constaté l’AFP sur place. Ils ont observé une minute de silence à midi, comme des établissements scolaires de toute la France, en hommage à Mélanie, la victime qui était âgée de 31 ans.

Thomas, 16 ans, un élève dans la même classe de 3e que Quentin G., qui a assisté à la minute de silence à Nogent, se souvient d’une surveillante «gentille et adorable», «une belle personne». Concernant l’auteur des faits, il parle d’un garçon «plutôt sympa» mais qui «des fois, (n')avait pas le moral».

Réactions dans le milieu éducatif

«Face à la tristesse, à l’indignation, au choc que nous partageons, nous devons porter haut nos valeurs humanistes, notre fraternité, notre attention à chacune et chacun», a écrit la proviseure d’un lycée parisien dans un message destiné à l’ensemble de sa communauté scolaire consulté par l’AFP.

«On voit l’état psychologique de nos élèves se dégrader d’année en année», a alerté jeudi Chloé Juvin, 27 ans, surveillante dans un collège de Rennes interrogée par l’AFP. «On est multi-casquette, on fait un peu l’infirmière, un peu le psy, en fait on est la première ligne qu’ils trouvent», a estimé l’une de ses collègues, Clémentine Bidaud, 29 ans. Le drame de Nogent a eu un énorme retentissement dans les sphères éducatives et politiques.

Marche blanche en hommage à la victime

Les proches de la victime ont annoncé une marche blanche au départ du collège de Nogent, vendredi à 18h.

Points clés du drame

  • Quentin G., 14 ans, mis en examen pour meurtre avec circonstance aggravante.
  • Placé en détention provisoire dans le quartier pour mineurs d’une maison d’arrêt.
  • Adolescent décrit comme «sans compassion» et «fasciné par la violence».
  • Réouverture du collège et minute de silence en hommage à la victime.
  • Marche blanche prévue vendredi à 18h.